L’élection présidentielle autrichienne a donné naissance au mot de l’année le plus long, qui résume les 11 mois de campagne électorale interminable qu’a connu le pays.
En Autriche, l’élection présidentielle n’aura pas fait que marquer les esprits. Elle aura aussi sérieusement compliqué le vocabulaire des Autrichiens. Car pour qualifier les 350 jours de campagne qui ont vu la victoire de l’écologiste Alexander Van der Bellen face au candidat d’extrême droite Norbert Hofer, les Autrichiens ont inventé un mot à la mesure de la situation : "Bundespräsidentenstichwahlwiederholungsverschiebung". Une performance sémantique de 51 lettres désignée, vendredi 9 décembre, mot de l’année 2016 en Autriche.
Ce néologisme, qui signifie littéralement "report de la répétition du second tour de l’élection présidentielle", a recueilli le plus grand nombre de suffrages parmi les 10 000 participants à la compétition annuelle organisée par l’université de Graz en partenariat avec l’agence de presse autrichienne APA.
"Le sens et la longueur du mot sont ironiques et symboliques des événements politiques de cette année", a déclaré le jury dans un communiqué, ajoutant que le terme reflétait aussi la capacité unique de la langue allemande à "associer des substantifs à volonté pour composer de nouveaux mots à la longueur illimitée".