Le pape François donne la possibilité aux prêtres d’absoudre un avortement dans une lettre apostolique datée de ce lundi 21 novembre. Il s’agit d’une disposition à l’origine prévue uniquement pour la durée du Jubilé de la miséricorde.
Le Jubilé de la miséricorde s’est achevé hier 20 novembre, rappelle Le Figaro qui relaye une lettre apostolique du pape François diffusée ce lundi. Le souverain pontife a mis en avant qu’il concède à tous les prêtres la faculté d’absoudre le "péché d’avortement pour qu’aucun obstacle ne s’interpose entre la demande de réconciliation et le pardon de Dieu".
Le pape François avait annoncé plusieurs réformes symboliques en décembre 2015, lors de l’ouverture du Jubilé de la miséricorde. Il s’est adressé aux femmes qui vivent dans le "pêché de l’avortement". Le 1er septembre dernier, le Vatican a annoncé que le chef de l’Église catholique accorde aux prêtres le droit d’absoudre l’avortement pour la durée du jubilé.
L’absolution de l’avortement est d’ordinaire réservée aux évêques, qui peuvent cependant déléguer leur pouvoir à tous les prêtres ou à certains d’entre eux. Lors de l’annonce du Jubilé de la miséricorde, voulu par le pape François, la bulle pontificale annonçait l’envoi de "missionnaires de la miséricorde" à travers le monde pour pardonner, entre autres, les six péchés réservés au Siège apostolique". Le Vatican indiquait alors que le "péché d’avortement", qui entraîne une peine d’excommunication, serait également concerné.
Dans sa lettre, le pape François s’étale longuement sur l’avortement, déplorant qu’il soit "vécu par certains avec une conscience superficielle qui semble ne pas se rendre compte du mal très grave qu’un tel acte comporte". Mais le chef de l’Église catholique confie aussi qu’il s’agit pour beaucoup de femmes d’un "drame existentiel et moral" et d’un "choix difficile et douloureux".
Les femmes qui avortent, mais aussi le corps médical, sont ainsi visés dans cette démarche exceptionnelle du pape François. Il invite les prêtres à faire en sorte, lors de la confession, de proposer "une réflexion qui aide à comprendre le péché commis". De fait, selon un porte-parole du Vatican, cette décision du souverain pontife "ne vise en aucun cas à minimiser la gravité de ce péché, mais à élargir la possibilité de la miséricorde".
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