Deux personnes soupçonnées d’avoir un lien avec les attentats de Paris ont été remises à la France par la justice autrichienne. Ces suspects avaient été arrêtés dans un centre de réfugiés en décembre.
Dans le cadre de l’enquête ouverte après les attentats qui ont frappé Paris et la Seine-Saint-Denis le 13 novembre dernier, deux hommes soupçonnés d’avoir voulu participer aux attaques avaient été arrêtés dans un centre de réfugiés en Autriche. Ce vendredi, la justice autrichienne a tranché : les deux hommes seront remis à la France. Il s’agit d’Adel Haddadi, un Algérien de 29 ans, et de Mohamad Usman, un Pakistanais de 34 ans, décrit comme un artificier. Ils faisaient tous deux l’objet d’un mandat d’arrêt européen émis par la France, mais l’un d’eux avait fait appel contre l’exécution de ce mandat. "Les deux hommes ont quitté le territoire autrichien", a indiqué le parquet de Salzbourg dans un communiqué.
Les deux suspects arrêtés en Autriche avaient débarqué sur l’île grecque de Leros le 3 octobre, en se glissant parmi le flux des réfugiés syriens, en même temps que les deux Irakiens, non identifiés, qui se sont fait exploser près du Stade de France à Saint-Denis le soir du 13 novembre. À leur arrivée à Leros, les futurs kamikazes du stade avaient franchi les contrôles sans problème, mais la police grecque avait découvert que les passeports d’Adel Haddadi et de Mohamad Usman étaient des faux et les avaient placés en détention. Ils avaient été incarcérés jusqu’au 28 octobre, puis avaient gagné l’Autriche où ils étaient hébergés dans un centre d’accueil pour demandeurs d’asile jusqu’à leur arrestation, le 10 décembre. Adel Haddadi, le suspect algérien aurait rejoint l’EI en février 2015, et le Pakistanais Mohamad Usman est décrit comme un artificier pour deux groupes djihadistes pakistanais réputés proches d’Al-Qaïda.
Après son arrestation en Autriche, Haddadi avait dit aux enquêteurs avoir voulu se rendre en France pour "accomplir une mission".