Paris a demandé à Londres d’entamer les négociations en vue de sa sortie effective de l’Union européenne. Berlin reste plus prudent.
Le gouvernement français a mis en garde contre le risque de contagion populiste qui pourrait émerger dans d’autres Etats de l’Union européenne après le Brexit, rapporte L’Obs. Samedi, à Berlin, les ministres des Affaires étrangères des six pays fondateur de l’UE se sont réunis pour trouver une position commune face à la situation du Royaume-Uni.
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a plaidé pour une ouverture rapide des négociations tandis que son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier se montrant plus prudent. Le ministre a insisté sur la nécessité de "redonner du sens" à l’Europe sous peine de voir "le populisme s’enraciner". "Il faut dire aux Britanniques qu’on ne peut pas attendre. Il faut s’organiser dans l’intérêt commun", a-t-il ajouté.
Jean-Marc Ayrault a estimé qu’il y aurait une "forte pression" sur David Cameron pour qu’il notifie officiellement l’Union européenne de l’intention de son pays d’en sortir en invoquant l’article 50 du traité européen de Lisbonne sans attendre octobre date de la prochaine convention du parti conservateur britannique qui devrait choisir son successeur.
Martin Schulz, le président du parlement européen, a lui aussi fait pression sur le Royaume-Uni, lui demandant d’enclencher le processus de départ dès demain lors du sommet européen. "Nous attendons du gouvernement britannique qu’il fasse dès maintenant ce qu’on attend de lui", a-t-il déclaré, ajoutant que le sommet de demain "sera le moment adéquat pour le faire".
La chancelière allemande Angela Merkel s’est montrée, elle, encore plus prudente après le Brexit, affirmant ne pas vouloir précipiter la procédure de sortie du Royaume-Uni et souhaitant lui accorder une marge de manœuvre dans les négociations. "Tout à fait franchement, il ne faudrait pas que cela prenne des années, c’est vrai, mais je ne vais pas militer pour un calendrier serré", a-t-elle dit.
Le président français François Hollande, qui a multiplié les contacts avec ses partenaires européens depuis le Brexit, s’est entretenu samedi au téléphone avec le Premier ministre grec Alexis Tsipras. Tous deux ont convenu qu’il ne pouvait pas y avoir de période d’incertitude pour l’Europe.
En Slovaquie, le Parti du peuple (extrême droite) a lancé une pétition en faveur d’un référendum semblable à celui organisé au Royaume-Uni. "Les citoyens de Grande-Bretagne ont refusé le diktat de Bruxelles. Il est grand temps pour la Slovaquie de quitter également le Titanic européen", écrit le parti sur son site.