Le pape François a reçu ce matin au Vatican le cardinal Philippe Barbarin qu’il a défendu dans l’affaire de pédophilie éclaboussant son diocèse. Le Saint-Siège parle d’un "rendez-vous normal".
Le cardinal Philippe Barbarin est mis en cause pour avoir gardé le silence sur les affaires de pédophilie et d’agression dans son diocèse de Lyon, rappelle le site 20minutes.fr. Federico Lombardi, le porte-parole du Saint-Siège, a affirmé qu’il y a eu un rendez-vous programmé entre le pape François et l’archevêque de Lyon, "une chose normale", d’après lui.
Le pape François avait pris fermement la défense de Mgr Barbarin en estimant que sa démission serait "un contresens". Pour l’heure, rien n’a filtré des échanges entre les deux hommes. Mais selon Federico Lombardi, l’entrevue devait porter sur la crise qui secoue l’Église de France, mais aussi sur des sujets plus pastoraux, comme la préparation d’un pèlerinage de 300 élus de la région Rhône-Alpes.
Le pape François et le cardinal Philippe Barbarin se connaissent bien. Leur rencontre intervient quelques jours après que le souverain pontife, silencieux jusqu’alors sur la tourmente de l’Eglise lyonnaise, a affiché son soutien à l’archevêque de Lyon. "D’après les éléments dont je dispose, je crois qu’à Lyon, le cardinal Barbarin a pris les mesures qui s’imposaient, qu’il a bien pris les choses en main. C’est un courageux, un créatif, un missionnaire. Nous devons maintenant attendre la suite de la procédure devant la justice civile", avait estimé le pape.
Ces propos du pape François ont immédiatement fait réagir les victimes présumées du père Preynat, le curé mis en examen fin janvier pour des agressions sexuelles présumées sur des scouts dans les années 80-90. "Nous sommes déçus et consternés de voir que le cardinal, dont les erreurs de choix sont manifestement évidentes dans cette affaire, puisse rester en poste avec le soutien du pape", avait réagi mardi Bertrand Virieux, l’un des membres fondateurs de l’association de victimes La Parole libérée.