L’ancien président Nicolas Sarkozy est sorti de son silence en faisant part de son plan sur la crise des migrants dans une interview exclusive accordée au Figaro. Le président des Républicains appelle à une refonte totale de la politique migratoire européenne.
La crise des migrants étant actuellement au cœur des préoccupations des dirigeants en Europe, l’ancien président Nicolas Sarkozy a dévoilé son plan. Dans une interview parue ce jeudi dans Le Figaro, le président des Républicains appelle à la "refonte de la politique migratoire européenne".
Non à la politique de quotas
Le président des Républicains conteste à priori la politique de quotas, à laquelle s’est rallié le chef de l’état. Nicolas Sarkozy remet notamment en cause "l’absence de stratégie, de vision et d’autorité de François Hollande". "La France a vocation à fixer un cap en Europe et non pas à se retrouver à la traîne", a-t-il encore réagi. L’ancien président maintient sa position et insiste qu’une politique migratoire de quotas aura sans conteste un impact négatif pour la France. "Puisque la France garde des allocations sociales supérieures à celles de ses partenaires de Schengen, les réfugiés qui rentrent dans les autres pays de Schengen finiront inéluctablement chez nous", a-t-il détaillé.
Créer des centres de rétention dans les pays périphériques à Schengen
Nicolas Sarkozy propose alors d’"aménager un véritable statut provisoire de réfugié de guerre" encore inexistant formellement aujourd’hui. Selon l’ex-président, il est d’abord important de passer par la phase d’instruction avant de tomber sur un accord. En effet, a-t-il expliqué au Figaro, "l’afflux des situations d’urgence rend encore plus intolérable la fraude au statut de réfugié politique ou de guerre". Une autre proposition, rejoignant une idée de Manuel Valls, est la création de centres de rétention dans les pays périphériques à Schengen. "Les pays hier d’émigration qui sont devenus des pays de transit pour les migrants en attente d’une entrée en Europe", a cité le numéro un des Républicains.
Une refonte de la politique européenne
La politique migratoire européenne doit subir une refonte mais pas une réforme, estime Nicolas Sarkozy. "Ce qu’il faut, c’est réguler et réduire les flux migratoires", a-t-il proposé en soulignant que l’immigration zéro que prétendait atteindre Marine Le Pen serait un mensonge et une honte face aux atrocités endurées par les victimes des guerres. Le président des Républicains propose alors une méthode par l’ouverture d’une nouvelle négociation des accords de Schengen, proposition qu’il a formulée depuis 2012. "Aujourd’hui, Schengen ne fonctionne plus. (…) Il faut être lucide et en tirer les conséquences en suspendant provisoirement la libre circulation des ressortissants non européens au sein de Schengen", a-t-il insisté en précisant que naturellement "la liberté de circulation des Européens doit rester un principe intangible".