Illustration/SIPA
Face à la crise migratoire, les Européens sont appelés à réagir. Après l’émotion et le choc suscités par la diffusion de la terrible photo d’Aylan Kurdi - un petit Syrien âgé de 3 ans mort noyé sur une plage en Turquie -, les réactions s’enchaînent et les gouvernements sont sommés d’agir. L’ONU appelle à la répartition d’au moins 200 000 réfugiés dans l’Union Européenne et ce, via des quotas obligatoires.
La photo du petit Syrien Aylan Kurdi a bouleversé le monde entier. Des mesures "urgentes et courageuses" sont demandées. Le père du petit syrien de trois ans retrouvé mort sur une plage turque a raconté comment ses enfants se sont noyés. L’embarcation qui les conduisait en Grèce a chaviré.Aylan Kurdi, trois ans, n’aura connu que la guerre et l’exode, avant de mourir noyé au large de la Turquie. A sa naissance, son pays, la Syrie, est déjà en guerre.
L’ONU appelle tous les pays de l’Union européenne à réagir.
L’ONU appelle à la répartition d’au moins 200 000 demandeurs d’asile via un programme de répartition
Ce vendredi, le haut-commissaire de l’ONU pour les réfugiés (HCR), Antonio Guterres a appelé à la répartition d’au moins 200 000 demandeurs d’asile dans l’Union européenne.
Il estime que "tous les membres de l’UE devaient avoir l’obligation de participer à ce programme".
"Les personnes qui ont une demande de protection valide (...) doivent ensuite bénéficier d’un programme de réinstallation de masse, avec la participation obligatoire de tous les Etats membres de l’UE. Une estimation vraiment préliminaire semble indiquer le besoin potentiel d’accroître les opportunités de réinstallation à 200.000 places", a écrit Antonio Guterres dans un communiqué.
300 000 migrants depuis janvier
"L’Europe est confrontée à son plus grand afflux de réfugiés depuis des décennies" a déclaré le le haut-commissaire de l’ONU pour les réfugiés (HCR).
Il estime que "la situation exige un effort commun massif qui est impossible avec l’approche fragmentée actuelle" qui existe au sein de l’UE.
La lettre commune d’Angela Merkel et François Hollande
Hier, François Hollande et Angela Merkel ont envoyé une lettre commune aux autorités européennes.
Dans cette lettre, ils détaillent leurs propositions concernant la crise des migrants. Le Monde s’est procurée cette lettre : elle est directement adressée aux présidents du Conseil européen et de la Commission ainsi qu’au premier ministre luxembourgeois.
Angela Merkel et François Hollande invoquent "la responsabilité de chaque Etat membre et la solidarité de tous".
En clair : ils appellent à mettre en œuvre "intégralement et sans délai" les récents dispositifs adoptés par l’Union européenne (UE), comme la création de "hot spots", des centres où migrants économiques et demandeurs d’asile seraient distingués dès leur arrivée en Grèce et en Italie, et que les deux dirigeants veulent "pleinement opérationnels au plus tard avant la fin de l’année".