Malgré la clôture barbelée érigée par les autorités hongroises à la frontière avec la Serbie, les migrants affluent et franchissent à leur risque et péril le "mur" frontalier qui se plie sous leur poids.
La Hongrie a achevé samedi 29 août la pose de la clôture de fils de fer barbelés destinée à empêcher les milliers l’entrée des milliers de migrants qui se pressent à sa frontière avec la Serbie. Un obstacle de barbelés agrémenté d’un grillage de trois à quatre mètres de hauteur, sur 175 km. Un "mur" frontalier supposé infranchissable. Mais dans un reportage réalisé par France 2 à Röszke (Hongrie), les migrants qui fuient la Syrie, l’Irak ou l’Afghanistan pour rejoindre l’Europe de l’Ouest franchissent le mur malgré tous les risques d’accidents.
Des centaines de migrants ont ainsi continué dimanche de franchir la frontière serbo-hongroise, en dépit de l’achèvement de la clôture de barbelés. Ils étaient nombreux à se faufiler sous la clôture, sur laquelle on pouvait voir de nombreux lambeaux de vêtements. D’autres, escaladent la clôture de barbelés qui se plient sous leur poids. "Des effets personnels sont abandonnés de part et d’autres", relate le journaliste de France 2. "Pour moi, ce mur est juste de l’argent gaspillé", témoigne Daniel Szatmary, membre d’une association d’aide aux migrants.
Le "mur" frontalier sera encore plus haut
Pour protéger sa frontière, le premier ministre de Viktor Orban a décidé d’envoyer à partir du 5 septembre un renfort de 2 000 policiers, en appui des 1 000 agents déjà en poste. Le ministère hongrois de la Défense a de son côté indiqué que ce n’est que la première partie de la clôture frontalière qui a été achevée. En effet, le gouvernement de Viktor Orban prévoit de dresser une palissade de quatre mètres de haut sur les 175 kilomètres de frontière.
Le mur de barbelés en Hongrie jugé "scandaleux" par Laurent Fabius