Les Grecs ont massivement voté en faveur du "non", à hauteur de 61%, comme le leur demandait le Premier ministre Alexis Tsipras.
Appelés à donner leur avis concernant le plan de réformes demandé par les créanciers du pays, les Grecs ont majoritairement rejeté le texte qui leur a été proposé. D’après les résultats définitifs sortis par le ministère de l’intérieur dans la nuit de dimanche au lundi 6 juillet, le non, "Oxi" en grec, l’emporte largement avec 61,31 % des suffrages. Par ailleurs, le taux de participation s’élève à 62,5 %. Il s’agit alors d’une grande victoire pour le premier ministre grec Alexis Tsipras qui faisait campagne en ce sens depuis une semaine.
Vers de nouvelles discussions
Dès lors que la victoire du "non" a été quasiment assurée, Alexis Tsipras a pris la parole en s’adressant au peuple grec. "Indépendamment de ce que nous avons voté, nous ne faisons qu’un", a-t-il indiqué, avant de préciser que grâce à ce vote grec, le pays peut engager de nouvelles discussions avec la zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) et le FMI. Selon le Premier ministre grec, le non au référendum en Grèce ne se traduit pas comme "une rupture avec l’Europe" mais au contraire un "renforcement de notre pouvoir de négociation", a-t-il déclaré. Alexis Tsipras a ajouté la volonté de son gouvernement de se lancer vers une reprise de la négociation avec "un plan de réformes crédibles et socialement justes". Il a précisé que "cette fois la question de la dette (publique) sera sur la table".
Les réactions après de la zone euro
La victoire du "non" au référendum grec a provoqué de nombreuses réactions principalement du côté de l’Allemagne. Alors que la chancelière Angela Merkel a préféré garder le silence, le ministre allemand de l’Economie Sigmar Gabriel, chef de file de la gauche, a clamé que "Tsipras et son gouvernement mènent le peuple grec sur un chemin de renoncement amer et de désespoir". Julia Klöckner, députée conservatrice proche de la chancelière a ajouté qu’à ses yeux, des négociations semblent difficilement envisageables avant d’ajouter que ce n’est pas uniquement la volonté du peuple grec qui comptait, mais également celle des citoyens des autres pays européens. Par ailleurs, le ministre des Finances slovaque parle d’un "scénario réaliste" tandis que la Première ministre polonaise a estimé qu’il s’agit probablement d’une nouvelle étape vers la sortie (d’Athènes) de la zone euro.
La France et l’Italie conciliants
La France et l’Italie sont les seuls pays à se montrer conciliants. Le président italien Sergio Mattarella a déclaré que les autres peuples de l’Union doivent leur solidarité à la Grèce qui fait partie de l’Europe. De son côté, le président français François Hollande n’a pas fait aucune déclaration publique mais s’est entretenu au téléphone avec Alexis Tsipras. Il lui a fait savoir qu’après une discussion avec Angela Merkel, le couple franco-allemand a exprimé son "respect" et reconnaissait "la légitimité" du référendum qui s’est tenu à l’initiative d’Alexis Tsipras.