Le Vatican a officiellement reconnu l’Etat palestinien, dans un accord de principe finalisé mercredi 13 mai. Le Saint-Siège devrait officialiser cette annonce lors de la venue de Mahmoud Abbas, ce week-end.
Un premier accord officiel est sur le point de sceller la reconnaissance de l’État palestinien par le Saint-Siège. L’accord de principe est critiqué par Israël, qui y voit une embûche au processus de paix. Le document finalisé mercredi porte sur le statut et les activités de l’Église catholique dans les territoires palestiniens. L’accordpourrait être signé ce dimanche lors de la visite au Vatican du président palestinien Mahmoud Abbas, à l’occasion de la canonisation de deux religieuses palestiniennes, Mariam Bawardi et Marie-Alphonsine Ghattas.
Le document, qui doit encore être signé, exprime le soutien du Vatican à une solution de "la question palestinienne et du conflit entre Israéliens et Palestiniens dans le cadre de la formule de deux Etats", a précisé Mgr Antoine Camilleri, chef de la délégation du Saint-Siège, dans un entretien au quotidien du Vatican, l’Osservatore Romano. Le haut prélat italien a également espéré que l’accord "encouragerait la communauté internationale (…) à entreprendre des actions plus décisives pour parvenir à une paix durable et à la solution souhaitée des deux Etats".
À la suite de l’admission de la Palestine comme État observateur aux Nations unies, en novembre 2012, le Vatican a utilisé l’expression Etat de Palestine pour la première fois en février 2013. Pour l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), cet accord fait du Vatican le 136ème pays à avoir reconnu l’État de Palestine. "Cette reconnaissance inclut celle des frontières de 1967 et donc de Jérusalem-Est palestinienne, une position courageuse du Vatican", a assuré un responsable palestinien.
Pour Israël, en revanche, "une telle décision ne fait pas avancer le processus de paix et éloigne la direction palestinienne de la table des négociations bilatérales", selon un responsable du ministère des Affaires étrangères. "Israël va examiner cet accord et considérer les suites à donner", a-t-il ajouté.
Rares sont les Etats occidentaux à reconnaître officiellement l’Etat de Palestine. Le gouvernement suédois a reconnu la Palestine en octobre 2014, tandis que des élus français et britanniques ont voté en ce sens, sans que la politique étrangère de leur pays reconnaisse officiellement la Palestine.