Les réformes du collège proposées par la ministre française de l’Éducation, Najat Vallaud-Belkacem a froissé le gouvernement allemand et provoqué la colère des parlementaires germanophiles, des familles franco-allemandes ou des professeurs d’allemand.
Un incident diplomatique entre la France et l’Allemagne semble en vue avec la réforme du collège, dont la dernière version a été dévoilée la semaine dernière par Najat Vallaud-Belkacem.
Des nouvelles douloureuses
Le texte ne prévoit aucune suppression de l’allemand mais malgré les promesses de la ministre française, Berlin craint une forte baisse des élèves qui s’initient à l’allemand. "Ce sont des nouvelles douloureuses pour tous ceux qui se sentent investis dans l’amitié franco-allemande", a indiqué la secrétaire d’État aux Affaires Étrangères, Maria Böhmer qui a fait appel au président François Hollande pour abandonner ce projet de loi. "L’allemand doit être encore plus présent en France, et non pas perdre en importance", a-t-elle ajouté.
Une menace pour les accords bilatéraux entre les deux pays
Pour l’ambassadrice d’Allemagne à Paris, Susanne Wasum-Rainer, la situation est plus grave car ce projet de réforme représente une menace pour les accords bilatéraux des deux pays. Les réactions ne s’arrêtent pas là et Joachim Umlauf, directeur de l’Institut Goethe à Paris, pressent un symptôme de la crise européenne car il estime que l’amitié franco-allemande doit être le moteur de l’Europe, et pour y parvenir, une connaissance de la langue du partenaire est requise.
Le niveau des élèves français en baisse
Près d’un million de collégiens sont en cours d’allemand en France, soit 15 % des élèves contre 1,7 million (20 % des élèves) à apprendre la langue de Molière en Allemagne. La majorité se trouve en classes bilangues, ces classes qui seraient concernées par la réforme du gouvernement français. Toutefois, Sylvie Kühner, professeur d’allemand à Paris a constaté que le niveau des élèves français se situe bien en-dessous comparé à leurs camarades germaniques. "Quand nous sommes en échange chez nos voisins, les Allemands savent s’exprimer au bout de deux ou trois ans d’apprentissage. Les nôtres ne sortent que quelques mots. Mais deux ou trois heures de cours par semaine ne suffisent pas !", a-t-elle au quotidien Die Welt, que rapporte Francetv Info ce mercredi.