Sur les deux rives de l’Atlantique nord, les appels se multiplient pour le renforcement des contrôles au départ des pays africains les plus touchés par l’épidémie qui a déjà fait plus de 4 500 victimes.
Les 15 pays africains frontaliers ou proches de la zone la plus touchée vont bénéficier d’une aide accrue, a indiqué l’Organisation mondiale de la santé (OMS) que relaye aujourd’hui le site 20minutes.fr. Tonio Borg, commissaire européen à la Santé a indiqué hier que l’Union européenne va de son côté « immédiatement procéder à une vérification » de l’efficacité des contrôles anti-Ebola mis en place dans les aéroports des trois pays africains les plus touchés par l’épidémie que sont le Liberia, la Guinée et la Sierra Leone.
La vérification, dont l’objectif est de savoir si le renforcement des contrôles sera nécessaire et de permettre une meilleure traçabilité de possibles porteurs du virus, sera menée en coopération avec l’OMS. Aucun consensus n’est en revanche trouvé pour le déploiement des contrôles aux points d’entrée de l’UE, comme la France et le Royaume-Uni ont décidé de mettre en place. Le dispositif sera effectif à partir de demain à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle.
L’OMS a cependant mis en garde quant à « un faux sentiment de sécurité » et a fortement recommandé de ne pas « faire preuve d’ostracisme » avec ce type de contrôles dont l’efficacité serait relative. « La prise de température des voyageurs ne stoppe de toute façon que ceux qui ont des symptômes à ce moment. Ces symptômes peuvent se déclarer après le passage de la douane et l’entrée sur le territoire », a souligné une responsable de l’organisation.
Kofi Annan, l’ancien secrétaire général des Nations unies s’est quant à lui dit déçu de la lenteur de la réaction des pays riches : « Si cette crise avait frappé une autre région on aurait probablement géré cela très différemment. En fait si vous regardez l’évolution de la crise, la communauté internationale ne s’est vraiment réveillée que lorsque la maladie est arrivée en Amérique et en Europe », a-t-il dit sur les ondes de la BBC.