Un médecin ayant traité l’aide-soignante espagnole, contaminée par le virus Ebola, a fait des aveux sur la prise en charge de la patiente.
Le rapport de ce médecin qui a soigné une aide-soignante contaminée par le virus Ebola a suscité la polémique de l’autre côté des Pyrénées. Le médecin a en effet dénoncé ce jeudi 9 octobre dans deux journaux, comment la patiente a été prise en charge. Ses déclarations concernent aussi bien la combinaison aux manches trop courtes que les demandes sans réponse de transfert vers l’hôpital spécialisé.
"Les manches étaient trop courtes pour moi, tout le temps et une partie des poignets est restée à découvert". Voilà les premiers mots du docteur Juan Manuel Parra relayés par Francetv Info. Ce médecin urgentiste âgé de 41 ans a été placé en observation, mercredi soir. Le rapport du médecin publié par les deux journaux espagnols El Mundo et El Pais décrit de façon claire les conditions dans lesquelles il s’est occupé pendant environ seize heures de l’aide-soignante. Cette dernière a été atteinte en prenant soin d’un religieux espagnol atteint d’Ebola, rapatrié en Espagne, et qui est mort le 25 septembre dernier.
D’après le docteur Juan Manuel Parra, à l’aube, au moment où l’aide-soignante était arrivée à l’hôpital de la ville d’Alcorcon, situé près de Madrid, elle était placée dans un box isolé du reste des patients. En effet, la femme avait déjà prévenu qu’elle craignait d’être contaminée. Quand le médecin a pris son service, vers 8 heures du matin, les premiers symptômes de la fièvre hémorragique étaient déjà apparus comme les éruptions cutanées sur le torse et l’aine, les douleurs musculaires et la toux. Il a rajouté que des infirmiers s’introduisaient dans la chambre avec des combinaisons de protection de base dont une blouse imperméable, des doubles gants, une cagoule et un masque chirurgical.
Petit à petit, l’état de santé de Teresa Romero s’est empiré, mais c’est à travers la presse que le docteur a appris le résultat positif du test pour Ebola, à son encontre. C’est environ vers 17 heures que l’information qu’il a reçue de la presse était attestée par une source plus officielle. Dès lors, il a pris un équipement "de meilleur niveau de protection fourni par l’hôpital". Mais "les manches étaient trop courtes", a-t-il mentionné, alors que désormais, la patiente "présente des diarrhées abondantes, des vomissements, des douleurs musculaires et une fièvre jusqu’à 38°C".
Bien que l’aide-soignante se soit sentie mal, elle voulait aussi protéger les personnes qui la soignaient. Vers 18 heures, Juan Manuel Parra a exigé le transfert de la malade à l’hôpital La Paz-Carlos III, à Madrid. Cet établissement avait déjà abrité deux missionnaires admis en août et septembre et morts du virus. Il démontre un état de santé "instable, avec un haut risque de complication et la nécessité d’une attention permanente avec des diarrhées, expectorations, vomissement et la présence de menstruation de la patiente". Toutefois, il a indiqué que ce n’est qu’à minuit que l’ambulance pour ramener Teresa Romero dans l’hôpital en question est enfin arrivée.