Le programme propose un accompagnement psychologique et une assistance professionnelle. Les poursuites judiciaires sont abandonnées, et les familles mises à contribution.
C’est à Aarhus, la deuxième ville du pays, que le programme a été initié, rapporte aujourd’hui le site metronews.fr. Il offre à ceux qui le suivent la possibilité de retrouver leur "vie d’avant" et d’échapper à toute poursuite judiciaire. Au menu, des soins psychologiques, comme un traitement post-traumatique et une assistance personnalisée pour retrouver un travail ou reprendre des études.
Le programme se veut à la fois préventif et curatif. L’un des objectifs consiste à réduire le nombre de combattants qui partent chaque année pour la Syrie depuis le Danemark. L’autre à dispenser un accompagnement pour faire changer d’avis en cas de départ. La « cure » est actuellement suivie par une quinzaine de danois de retour dans leur pays.
Les familles, qui sont mises à contribution face au départ d’un proche parce qu’elles sont les mieux placées pour dissuader un de leurs membres à ne pas partir ou à les convaincre de revenir. Elles disposent aussi de nombreux renseignements qui peuvent être utiles. D’une manière globale, le programme vise à ne pas isoler ces familles et à prévenir de nouveaux cas de radicalisation.
L’approche diffère de celle des britanniques et des français où les jihadistes sont arrêtés à leur retour de Syrie par les autorités. "Nous choisissons plutôt la méthode douce", résume Steffen Nielsen, conseiller en charge de la prévention des crimes et de la radicalisation à Aarhus.
Une centaine de personnes ont quitté le Danemark depuis 2001, selon les renseignements danois. Une grande majorité d’entre eux représenteraient actuellement une menace pour la sécurité du pays. Mais pour Steffen Nielsen, la plupart ont surtout besoin de soutien pour se remettre d’une expérience souvent traumatisante.
"Beaucoup vivent ce voyage à la fois comme une perte de leur innocence mais aussi de leurs idéaux. Ils ont pensé qu’ils allaient là-bas pour une bonne cause, mais ils rencontrent l’horreur (…) et cela ne ressemble en rien à la belle bataille cosmique à laquelle vous pensiez", raconte Steffen Nielsen.
Controversé, le programme semble pourtant efficace. Après avoir été mis en route dans une mosquée qui a vu partir 22 de ses fidèles à l’étranger l’an dernier, il a en effet constaté que seul un musulman était parti pour la Syrie depuis. "Nous ne dépensons pas notre énergie à combattre des idéologies ", explique Steffen Nielsen.