Le Pape François dénonce la violence fondamentaliste religieuse

Pays symbole de la mixité religieuse en Europe, l’Albanie a été choisi par le pape François pour sa première visite sur le vieux continent depuis son élection en mars 2013. Dimanche, dès son arrivée dans la capitale, Tirana, il a exalté la coexistence pacifique entre les religions, évoquant l’Albanie comme un "modèle". Selon Les Echos, environ 60% des albanais sont en effet de confession musulmane tandis que les catholiques représentent seulement 10% de la population.

Lors de son discours au palais présidentiel à Tirana, aux côtés du chef de l’Etat albanais Bujar Nishani, lui-même musulman, le Pape François a tenu à lancer un message à tous les fondamentalistes. Il a déploré que le sens religieux authentique soit "trahi par des groupes extrémistes" qui "instrumentalisent" la religion et en font "un facteur périlleux d’affrontement".

"Que personne ne pense pouvoir se faire de Dieu un bouclier lorsqu’il projette et accomplit des actes de violence et de mépris ! Que personne ne prenne prétexte de la religion pour accomplir ses propres actions contraires à la dignité de l’homme et à ses droits fondamentaux !", a lancé le pape devant les dirigeants albanais. Le Souverain Pontife n’a pas explicitement mentionné l’organisation Etat islamique mais il paraît évident qu’il avait à l’esprit les événements en Syrie et en Irak.

Le pape a également salué "le climat de respect et de confiance réciproque" entre musulmans et chrétiens catholiques et orthodoxes, qu’il a qualifié de "bien précieux". "Ce qui se passe en Albanie démontre (...) que la cohabitation pacifique et fructueuse entre personnes et communautés appartenant à des religions différentes est, non seulement souhaitable, mais concrètement possible et réalisable", a-t-il dit.

Lors de ce premier déplacement sur le vieux continent, le Pape François n’a pas caché non plus son soutien à une entrée de l’Albanie dans l’Union européenne.