Le président russe aurait lancé cette phrase à José Manuel Barroso, le 29 août. C’est le président de la Commission européenne qui l’a lui-même révélé aux chefs d’État et de gouvernement réunis à Bruxelles.
C’est le quotidien italien La Republica qui a relayé la citation, également reprise par Libération. D’après les explications du journal, l’idée de renforcer les sanctions économiques contre la Russie n’a pas fait l’unanimité : Trois pays très dépendants de l’économie russe, la Hongrie, la Slovaquie et Chypre, ont manifesté des résistances très vives.
De l’autre côté, la chancelière allemande Angela Merkel s’est inquiétée d’une « escalade militaire » qui, après l’Ukraine, pourrait toucher l’Estonie et la Lettonie. Elle a estimé, comme plusieurs de ses collègues qu’« il n’y a pas de limites à l’imprévisibilité de Poutine ».
Le premier ministre britannique David Cameron a, lui aussi, tiré la sonnette d’alarme : « Cette fois, nous ne pouvons pas répondre aux demandes de Poutine, qui a déjà pris la Crimée. Nous ne pouvons pas permettre qu’il prenne le pays. Nous risquons de répéter les erreurs commises à Munich en 1938, nous ne savons pas ce qui va se passer ».
L’Union européenne a exigé de la Russie de « retirer toutes ses forces militaires » de l’Ukraine et s’est dite prête à « prendre de nouvelles mesures significatives » d’ici une semaine si la situation sur le terrain n’évoluait pas à l’issue de la réunion.
Poutine, qui souffle le chaud et le froid dans la crise ukrainienne, a évoqué l’idée d’un "statut étatique" dans l’Est de ce pays. Jusqu’à présent, la Russie avait seulement demandé que les régions orientales de l’Ukraine, majoritairement russophones, aient davantage d’autonomie dans un système fédéral moins centralisé.