A minuit, Felipe VI de Bourbon est devenu le nouveau roi d’Espagne. La prestation de serment aura lieu ce jour. Le nouveau roi aura la lourde tâche de rajeunir une monarchie, rappelle le journal La Libération.
Deux défis de taille attendent Felipe VI de Bourbon, le nouveau roi d’Espagne : préserver une unité nationale malmenée par le séparatisme catalan et moderniser une monarchie en quête de légitimité.
Le jeune monarque cultivé a reçu des mains de son père Juan Carlos, qui a abdiqué, le socle fondateur de la démocratie espagnole. Agé de 46 ans, Felipe VI hérite d’une monarchie contestée par ses sujets selon les sondages, un Espagnol sur deux se dit ne plus y être attaché. Le nouveau roi reste impopulaire à cause du discrédit de son père et devra répondre à de nombreux engagements espoirs qu’il aura sans doute du mal à honorer.
Cote Villar, journaliste au quotidien El Mundo, révèle : " Aujourd’hui, les Espagnols attendent tout de lui : qu’il trouve une solution pour la Catalogne, pour le chômage, qu’il donne un nouveau visage aux institutions".
La cérémonie de prestation de serment aura lieu jeudi matin devant le Parlement en l’absence d’invités étrangers. La rupture avec la tradition catholique est consommée, la journée sera exclusivement laïque. Felipe VI prononcera dans l’hémicycle son premier discours de roi, puis présidera un défilé militaire qui souligne sa fidélité à la tradition qui fait de lui le chef des Armées.
Madrid, la capitale espagnole s’est parée de rouge et d’or pour accueillir son nouveau souverain, un décor éclipsant la contestation des partisans de la république et qui réclamaient au parlement un référendum sur l’avenir de la monarchie. Un jeune madrilène s’exclamait mercredi : "On dirait un match de foot : il y a beaucoup de drapeaux ! ". Mais l’ambiance était plûtot morose dans les bars de Madrid le soir venu, les supporters de football encaissaient la dure élimination de leur équipe nationale à la Coupe du monde.