Selon les premières tendances, les forces anti-européennes font une entrée historique au Parlement mais en ordre très dispersé face à des conservateurs plus unis et largement majoritaires.
Le taux de participation, 43.11%, a été stable cette année comparé à celui de 2009 (43%) dans l’ensemble de l’UE. En revanche, le scrutin a été marqué cette fois-ci par une montée en puissance des europhobes qui pourraient occuper 140 des 751 sièges du Parlement.
Partout dans l’Europe, les partis au pouvoir ont tous perdu des précieux points comme au Royaume-Uni, par exemple, où l’Ukip de Nigel Farage remporte son pari avec 36 sièges contre seulement une vingtaine pour les deux principales formations britanniques, les travaillistes d’Ed Miliband et les conservateurs de David Cameron.
Même topo en Grèce où la droite de Nouvelle-Démocratie (au pouvoir) n’aurait récolté que 5 sièges sur 21 contre 6 pour Syriza, le parti de la gauche radicale. En Pologne aussi, les europhobes pourraient s’adjuger 4 places au Parlement où il dit vouloir entrer " pour démanteler l’Union européenne de l’intérieur ".
En Portugal, l’opposition socialiste (PS) aurait remporté 30% des sièges, affichant ainsi une victoire écrasante face à la coalition gouvernementale du Parti social-démocrate PSD (centre droit) et du CDS (conservateur ) qui ne réaliserait qu’un score de 28%.
Les conservateurs allemands s’effritent aussi mais seraient parvenus à rester en tête en s’appropriant 36% des voix. Selon les chiffres provisoires, la formation à Angela Merkel conservent près de 10 points d’avance par rapport aux sociaux-démocrates (27,5%).
En Italie, le Forza Italia, parti de centre droit de Silvio Berlusconi, perd en puissance. Il est relégué au 3è rang, derrière l’eurosceptique Beppe Grillo, d’après les données recueillies par le Parisien.
Malgré cette percée historique des anti-européens, Strasbourg demeurera sous l’influence massive du bloc pro-européen. Le parti populaire européen (PPE) serait en effet parvenu à garder 212 sièges contre 140. Les socialistes, pour leur part, en obtiendraient 186. Les Libéraux, quant à eux, se retrouveraient avec 70 sièges, un score leur permettant de conserver le titre du troisième groupe du parlement.
Quant à la naissance d’un groupe d’extrême droite, rien n’est encore acquis. L’inexistence d’homogénéité au niveau des formations montantes reste un handicap majeur.