Un double attentat survenu à Homs mardi a fait au moins une centaine de morts, dont majoritairement des civils. Cette troisième plus grande ville de Syrie a connu sa journée la plus meurtrière depuis trois ans.
Deux attentats à la voiture piégée ont ébranlé un quartier pro-régime à Homs, en Syrie, ce mardi 29 avril. Au moins 100 personnes dont près de 80 civils sont mortes et plusieurs autres blessées à la suite de cette double attaque revendiquée par le Front al-Nosrades, jihadistes affiliés à la branche officielle d’Al-Qaïda en Syrie, a annoncé ce mercredi une ONG locale.
Homs, troisième plus grande ville de Syrie, a vécu sa journée la plus meurtrière depuis le début du conflit syrien il y a trois ans. Le Figaro évoque une escalade survenue à un mois de l’élection présidentielle prévue le 3 juin prochain. Ces violences sanglantes ont éclaté alors que l’armée régulière tente de reprendre les derniers bastions encore entre les mains des rebelles.
L’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme (OSDH) a fait savoir qu’au moins une centaine de morts, pour la plupart des civils, et de dizaines de blessés ont été enregistrés à l’issue de ce double attentat qui s’est produit dans le quartier d’Al-Abbassiya, à majorité alaouite, communauté dont fait partie le président Bachar al-Assad.
Cette ONG avait fait état de 51 morts et plus de 70 blessés dans un premier bilan émis mardi soir, avant de réviser à la hausse ses chiffres au lendemain du carnage. "Dieu a permis aux jihadistes du Front Al-Nosra à Homs de mener un exploit malgré les mesures draconiennes de sécurité", a écrit le Front al-Nosra dans son communiqué.
Le groupuscule islamiste a indiqué avoir mis en route une première voiture bourrée d’explosifs "pour faire le maximum de morts parmi les chabbiha (miliciens pro-régime)" à Al-Abbassiya. Puis il a fait exploser une seconde voiture au cœur de ce même quartier.
"C’est pour qu’ils connaissent un peu de l’enfer que nos frères ont connu", s’est justifié dans son communiqué le Front Al-Nosra, faisant référence aux civils tués dans les bombardements de l’armée ayant visé d’autres quartiers de Homs, qui étaient tombés sous le contrôle des rebelles.
Mardi toujours, 14 personnes ont été tuées et 86 blessées à Damas après la chute de quatre obus notamment sur un institut d’études religieuses. Pour le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, ce regain de violences "c’est un message des rebelles à Assad qu’il n’y aura pas de zones sûres pour la tenue de l’élection" présidentielle, qualifiée de "farce" par l’opposition et les pays occidentaux.