L’Assemblée générale de l’ONU a adopté jeudi à une large majorité, une résolution condamnant la répression en Syrie malgré l’opposition de la Chine et de la Russie. Ce texte exige du gouvernement syrien l’arrêt immédiat de toutes manœuvres répressives à l’égard de la population civile et une collaboration effective avec la Ligue arabe pour assurer une transition démocratique dans le pays. Il recommande également la nomination d’un envoyé spécial de l’ONU, relate Le Point.
Un texte visant à accentuer l’isolement du régime de Bachar el-Assad a été adopté à une majorité écrasante jeudi à l’Assemblée générale de l’ONU. 137 ont voté pour, 12 contre dont la Russie, la Chine, Cuba, l’Iran, la Corée du Nord ou encore le Venezuela, et 17 se sont abstenus.
Il «
condamne fermement la poursuite des violations généralisées et systématiques des droits de l’homme et des libertés fondamentales par les autorités syriennes, comme l’emploi de la force contre des civils » et «
exhorte le gouvernement syrien à (y) mettre immédiatement fin ». Cette résolution soutient également les efforts de la Ligue arabe prévoyant une transition vers un «
système politique démocratique et pluraliste ».
Le texte a surtout une portée symbolique car contrairement au Conseil de sécurité, il n’y a pas de droit de veto à l’Assemblée. Son adoption intervient douze jours après le blocage par Moscou et Pékin d’un texte similaire au Conseil de sécurité.
Depuis mars 2011, marquant le début des répressions en Syrie, cet organe exécutif de l’ONU n’a pas toujours statué sur la question. La Russie et la Chine ont déjà bloqué à deux reprises toute démarche visant à s’y référer.
Le ministre français des affaires étrangères Alain Juppé a estimé que l’adoption de cette résolution constitue un « soutien massif et sans équivoque au peuple syrien et à la Ligue arabe ». « Après le blocage par veto du Conseil de Sécurité, chacun doit tirer les conséquences de cette mobilisation exemplaire des Nations unies », a-t-il déclaré à l’issue du vote. Pour sa part, William Hague, son homologue britannique a martelé« le message est sans ambiguïté. La violence doit cesser immédiatement ».
Bachar Jaafari, l’ambassadeur syrien, a quant à lui qualifié cette résolution de « tendancieuse et déséquilibrée », poussant à un « dialogue national » déjà rejeté par l’opposition.
Moscou de son côté affirme qu’il « n’avait pas d’autre choix que de voter contre », puisse que ses amendements avaient été rejetés. Pour le représentant russe Vitaly Tchourkine, le texte aurait du mettre en avant la responsabilité de l’opposition dans cette crise punissant lourdement la population syrienne.
Depuis mars 2011, la répression perpétrée par le Régime de Bachar el-Assad aurait déjà fait 6 000 morts selon des militants syriens des droits de l’homme.