Le ministre français des Affaires étrangères estime qu’une guerre imminente n’arrivera pas. Cependant, la situation est toujours préoccupante. "Il y a une fusion des théâtres de risque", a déclaré Jean-Yves Le Drian.
La pression iranienne est montée d’un cran avec l’annonce de mise en route d’un plan d’enrichissement de son aluminium. Depuis, un risque de guerre est redouté entre Tel-Aviv et Téhéran, chose qui fait frémir les Européens. Pour le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian pourtant, "on n’en est pas là". Le parlementaire a été invité le mercredi 6 juin 2018 au micro de Patrick Cohen sur ’Europe 1’. Dans sa prise de parole, il a cependant rappelé que "depuis quelques semaines, il y a une fusion des théâtres de risque".
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"Il y avait la crise syrienne avec les drames que l’on connaît et il y avait la question iranienne qui était réglée pour partie par les accords de Vienne", résume Jean-Yves Le Drian. À la question sur ce qui a changé, le ministre des Affaires étrangères fait état de la fusion de ces deux théâtres. "La preuve, Israël a frappé des postes avancés iraniens en Syrie. C’est une question qui devient très dangereuse", redoute ce dernier. Dans la foulée, le ministre a assuré que le dossier iranien n’est pas encore réglé "sur une toute autre partie pour laquelle nous avons un diagnostic commun y compris avec Israël". D’après lui, la volonté de Téhéran de se doter en armement nucléaire afin de les sous-traiter à des groupes comme le Hezbollah n’est pas acceptable.
Afin de régler la situation donc, Jean-Yves Le Drian préconise la mise en place d’un cadre global de négociations concernant tout le dossier iranien. Bien entendu, ces négociations devront se faire dans le respect de l’accord de Vienne qui encadre le nucléaire iranien. "C’est une avancée, il empêche l’Iran d’avoir accès à l’arme nucléaire. C’est un acquis qui a été signé par beaucoup de partenaires. Les États-Unis s’en sont dégagés, mais les autres sont restés. Il faut aller au-delà", pointe le ministre des Affaires étrangères.