La tension s’intensifie autour de la bande de Gaza. L’armée israélienne va déployer 16.000 réservistes dans le cadre de l’opération "Pilier de défense" et l’offensive terrestre ne serait plus qu’une question d’heures.
Depuis mercredi, une véritable escalade de violences s’est installée à la frontière entre Israël et la bande de Gaza, une zone contrôlé par la branche armée du Hamas. L’offensive aérienne et maritime de l’armée israélienne est de plus en plus intense.
La nuit dernière, 130 raids ont été lancés contre Gaza et des "dizaines de frappes" ce matin, selon le ministère de l’Intérieur du Hamas. D’après un rapport émanant des services d’urgence du Hamas, les récentes attaquent ont déjà fait 19 morts dans les rangs des palestiniens, dont plusieurs enfants, et 235 blessés.
Après les raids matinaux de ce vendredi, Israël a accepté d’observer une courte trêve, et ce durant la visite du Premier ministre égyptien Hisham Qandil, dans la bande de Gaza pour soutenir le Hamas. Mais les hostilités se sont poursuivies, le cessez-le-feu a été violé.
"Israël a indiqué que les forces israéliennes cesseraient le feu à condition qu’il n’y ait pas de tirs hostiles de Gaza vers Israël pendant cette période", a rappelé un haut responsable israélien sous couvert d’anonymat.
De son côté, Ofer Gendelman, un porte-parole du Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré que "le Hamas ne respecte pas la visite du Premier ministre égyptien à Gaza et viole le cessez-le-feu temporaire qu’Israël avait convenu d’observer lors de cette visite".
Du camp des palestiniens, on évoque 2 morts. Les victimes auraient été tuées lorsque "les avions d’occupation ont bombardé un groupe d’habitants dans la zone de Nazila" (nord Gaza), durant la visite de l’émissaire égyptien, rapporte une source sécuritaire.
Les opinions restent très divergentes concernant l’origine de ce regain de violence. Les deux camps, qui se considèrent chacun comme victime, se renvoient la balle.
Pour sa part, le chercheur Julien Salingue, enseignant en sciences politiques à l’université Paris-VIII, estime que tout a commencé lorsque le Tsahal s’est incrusté à Khan Younès (une ville palestinienne dans le sud de gaza) le 8 novembre dernier. Une opération dans laquelle avait péri un enfant palestinien de 13 ans. C’est cet évènement "qui a entraîné la riposte contre la Jeep deux jours plus tard", le samedi 10 novembre.
Quatre soldats de Tsahal qui effectuaient une patrouille de routine le long de la frontière nord de la bande de Gaza avaient été blessés lors de cette attaque.
Les hostilités ont duré tout le weekend et se sont aggravées encore plus après le lancement de l’opération "Pilier de défense" mercredi, notamment suite à l’assassinat ciblé du chef des opérations militaires du Hamas, Ahmad Jaabari.
"L’occupant (ndlr : Israël) a ouvert sur lui-même les portes de l’enfer", ont réagi les Brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas après cet incident. En guise de vengeance, le Hamas a lancé "au moins 195 roquettes" en direction d’Israël, « dont 48 ont été interceptées par le système antimissile Iron Dome », indique un porte-parole de l’armée de l’air israélienne.
Hier, les tirs de roquette ont fait 3 morts dans les rangs des civiles, une situation qu’Israël juge « inacceptable ».
Ce qualificatif a été aussi utilisé par la Russie, réagissant aux attaques perpétrées par le Hamas. Elle a cependant jugé "disproportionnée" la riposte d’Israël.
Pour leur part, la France, les Etats-Unis et la Grande Bretagne, n’ont pas caché leur vive inquiétude concernant ces échanges très violents autour de la bande de Gaza. Leurs dirigeants respectifs ont invité jeudi les deux protagonistes à faire preuve de retenue et "à éviter l’escalade de la violence".
La position de Londres et de Washington est très claire dans cette tension israélo-palestienne. Selon eux, Israël a tout à fait le droit de se défendre contre le Hamas. C’est ce dernier qui, d’après eux, est responsable de l’escalade de la violence qui sévit dans la bande de Gaza.
Source : Europe1, Le Point, Atlantico