La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton est venue mercredi réaffirmer son soutien à la Corée du Sud qui entend sanctionner la Corée du Nord alors que Pyongyang qui a décidé de rompre ses relations bilatérales a proféré de nouvelles menaces.
SEOUL (AFP) - La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton est venue mercredi réaffirmer son soutien à la Corée du Sud qui entend sanctionner la Corée du Nord alors que Pyongyang qui a décidé de rompre ses relations bilatérales a proféré de nouvelles menaces.
Nouvelles Mme Clinton, qui a assuré Séoul du "ferme engagement" des Etats-Unis pour la sécurité de son allié sud-coréen, a appelé le régime reclus de Pyongyang à cesser ses "provocations et sa politique de menaces".
Elle a également affirmé que la communauté internationale devait "répliquer" au naufrage de la corvette sud-coréenne Cheonan fin mars, pour lequel le Nord est tenu responsable.
"Nous appelons la Corée du Nord à cesser ses provocations et sa politique de menaces et de conflit avec ses voisins", a déclaré Mme Clinton à l’issue d’une rencontre avec le président Lee Myung-Bak.
Le naufrage de la corvette appelle "une réponse ferme mais mesurée", a-t-elle ajouté, saluant le "discours fort" du président Lee lundi dans lequel il a annoncé des sanctions contre le Nord communiste.
Pour ajouter à une tension déjà vive, la Corée du Nord a menacé mercredi de bloquer l’accès à un complexe industriel transfrontalier si Séoul reprend la diffusion de sa propagande interrompue il y a six ans, selon l’agence officielle nord-coréenne KCNA.
Le Nord a également menacé de tirer sur les hauts-parleurs installés côté sud-coréen et qui diffusent des messages dirigés contre le Nord. Le Sud a déjà repris la diffusion radiophonique en FM de ces messages.
Dans la journée, le ministère sud-coréen de l’Unification a annoncé que huit représentants gouvernementaux sud-coréens présents sur le complexe avaient été expulsés.
Dans le même temps, Pyongyang a également annoncé avoir coupé toutes les communications clé avec le Sud.
Cette nouvelle crise entre les deux frères ennemis, séparés depuis la fin de la guerre de Corée (1950-53), a été déclenchée par la publication la semaine dernière des résultats d’une enquête internationale établissant que la corvette Cheonan a été coulée le 26 mars par une torpille nord-coréenne.
Mme Clinton, repartie mercredi pour les Etats-Unis, arrivait de Pékin où la Chine a fait des concessions de pure forme en soulignant être "prête à travailler avec les Etats-Unis et d’autres parties" en vue d’apaiser les tensions.
Le ministre sud-coréen des Affaires étrangères Yu Myung-Hwan a estimé mercredi que les faits, établis par l’enquête internationale et qui "seront soumis au Conseil de sécurité de l’ONU", devraient convaincre la Chine.
"Cela prendra peut-être du temps, mais je pense que la Chine et la Russie ne pourront nier les faits", a-t-il déclaré.
La Corée du Sud a promis lundi de "faire payer" à Pyongyang "le prix" du naufrage, en demandant de nouvelles sanctions à l’ONU et en suspendant les échanges commerciaux avec son voisin. Mercredi, Séoul a répété son intention de "punir" son voisin.
"La Corée du Nord aurait dû s’excuser pour l’attaque contre le Cheonan et sanctionner les responsables mais, de nouveau, elle brandit des menaces qui minent davantage les relations intercoréennes", a déclaré le porte-parole du ministère de l’Unification Chun Hae-Sung. "Le gouvernement répondra par la fermeté aux menaces nord-coréennes et mettra en oeuvre les mesures (de rétorsion) annoncées le 24 mai".
Le président Lee a annoncé lundi la suspension de tous les échanges commerciaux avec le Nord et la fermeture aux navires marchands nord-coréens des couloirs de navigation du Sud.
Le Nord, qui nie toute implication dans le naufrage, a annoncé mardi avoir décidé de rompre ses relations avec la Corée du Sud qu’elle a menacée d’une "guerre totale" en cas de nouvelles sanctions.