La chambre des députés représentants des Pays-Bas ont reconnu comme génocide les massacres des Arméniens sous l’Empire ottoman. Les faits survenus il y a un siècle refont de nouveau surface.
Ankara conteste strictement l’usage du terme génocide pour décrire les événements qui se sont produits en 1915 en Arménie. Il y a près d’un siècle, les Arméniens estiment qu’un million et demi d’entre eux étaient assassinés de manière systématique à la fin de l’Empire ottoman entre 1915 et 1917. Une situation que les députés néerlandais ont qualifiée de génocide. "Nous condamnons fermement la décision prise aujourd’hui par la chambre des représentants des Pays-Bas de reconnaître comme génocide les événements de 1915", a affirmé le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué. Selon Ankara, il s’agit de massacres réciproques sur fond de guerre civile et de famine. Des centaines de milliers de morts ont été recensés dans les deux camps.
La reconnaissance du génocide arménien a été largement votée par les députés néerlandais par 143 voix contre 3. Ankara a immédiatement réagi après la publication des résultats du scrutin en renvoyant les Pays-Bas au massacre de Srebrenica en 1995 en Bosnie. "Les décisions infondées prises par le Parlement d’un pays qui a fermé les yeux sur le génocide de Srebrenica (...) n’ont aucune place dans l’Histoire", a riposté le ministère turc des Affaires étrangères sur le récit du site i24news.tv. A l’époque, l’Etat néerlandais a été en partie reconnu coupable du décès de 350 musulmans.
Plus d’un siècle après les faits, la Turquie et les pays européens n’arrivent pas toujours à trouver un terrain d’entente sur la question du génocide des Arméniens. De nombreux historiens et plus de vingt pays, dont la France, l’Italie et la Russie, ont parlé d’un génocide.Pas plus tard qu’en janvier, le chef de l’Etat Emmanuel Macron était vivement critiqué par Ankara après son engagement pour l’instauration d’une "journée pour la commémoration du génocide" arménien.