Pas moins de six femmes et une quinzaine d’enfants sont actuellement retenus dans le camp de Roj, situé à l’extrême nord-est de la Syrie. La quasi-majorité représente les épouses ou les enfants de djihadistes.
La Syrie est un pays d’où il n’est pas évident de ressortir. Selon une information exclusive rapportée le jeudi 25 janvier par les envoyés spéciaux de Franceinfo dans le pays, au moins une vingtaine de Français seraient retenus dans le camp de Roj. Ce camp de déplacés se trouve dans l’extrême nord-est de la Syrie, en zone syrio-kurdistane. En détail, il s’agirait d’au moins six femmes et une quinzaine d’enfants. Même pour les détails sanitaires comme des examens médicaux, il est nécessaire de demander la permission.
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Dans le cas de Sana, une femme de djihadiste qui se dit piégée par son mari, son départ de France pour la Syrie remonte à août 2015. Elle déclare avoir été trompée par son mari qui lui avait promis une vie paradisiaque. Comme beaucoup de femmes avant elle, Sana aurait déjà tenté de revenir en France, mais sans succès. D’autres femmes françaises avouent être bloquées dans le camp de Roj en attendant un éventuel accord avec Paris. " Il n’y a pas de poursuites judiciaires contre elles et les autorités ont dit qu’elles n’ont pas l’intention de les entamer. Notamment les femmes qui étaient simplement mariées à Daech. Elles veulent rentrer chez elle en France. Elles sont prêtes à répondre de leur acte devant la justice", explique Nadim Houry, observateur de Human Rights Watch.
Nadim Houry constate d’ailleurs que les femmes vivent librement dans le camp de Roj, mais ne peuvent le quitter. Pourtant, le camp de djihadistes n’est pas bouclé. Si la nourriture et l’eau semblent ne pas manquer, le problème d’accès à la médecine est la plus grande préoccupation. Certains enfants en bas âge ne peuvent même pas prétendre à du lait infantile. L’observateur s’alarme quant à leurs cas sachant qu’ils détiennent la nationalité française. "Ils vivent là dans des tentes avec des températures qui peuvent descendre à 2 ou 3 degrés le soir. Dans certains cas, ils sont malades. La question qui doit se poser, c’est ‘pourquoi la France ne reprend pas ces femmes et ces enfants ?’", s’interroge-t-il.
La plupart de ces femmes sont visées par une procédure judiciaire pour "association de malfaiteurs terroristes". Le motif serait le fait de rejoindre une zone de combat. Même si les autorités du Kurdistan Syrie considèrent le ralliement de Daesh comme une infraction, le procureur anti-terroriste indique que c’est aux autorités politiques de le saisir.
Source : France Info