Les Nations unies ont une nouvelle fois dénoncé, lundi 6 novembre, les violences commises par les forces armées birmanes au cours des dix dernières semaines contre les Rohingyas.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a appelé lundi la Birmanie à mettre un frein à sa campagne militaire dans l’Etat Rakhine et à permettre aux centaines de milliers de réfugiés musulmans Rohingyas exilés au Bangladesh de revenir chez eux.
Le Conseil de sécurité a adopté une déclaration conjointe qui reprend trois demandes de l’ONU formulées depuis plus de deux mois et restées sans grand effet : arrêt des violences, accès sans entrave pour l’aide humanitaire dans l’Etat d’Arakan (ou Etat de Rakhine) et retour des exilés dans leurs zones d’origine. Le Conseil de sécurité des Nations unies a exprimé "sa profonde préoccupation face aux informations sur les violations des droits humains et les abus commis dans l’Etat de Rakhine, y compris par les forces de sécurité birmanes, en particulier contre des personnes appartenant à la communauté rohingya". Ces violations incluent des meurtres, des abus sexuels et la mise à feu des maisons et des biens des Rohingyas dans l’Ouest birman.
Plus de 600 000 Rohingya ont fui vers le Bangladesh depuis le 25 août, début de la répression menée par l’armée birmane après l’attaque d’une trentaine de commissariats par des rebelles musulmans. Cet exode a été qualifié par l’ONU d’"épuration ethnique". Le Conseil de sécurité appelle ainsi le gouvernement de la Birmanie à éviter tout nouvel usage excessif de la force militaire dans l’Etat de Rakhine. Il appelle également "à rétablir l’administration civile, à respecter l’état de droit et à prendre immédiatement les mesures conformes aux obligations et aux engagements pour le respect des droits humains", poursuit le texte.
La Birmanie a démenti une telle intention, assurant ne vouloir que neutraliser des éléments Rohingyas extrémistes. La déclaration réclame aussi au secrétaire général des Nations unies un rapport dans un mois, et souligne la nécessité de mettre en œuvre les conclusions d’une mission de l’ex-secrétaire général de l’ONU Kofi Annan en faveur d’une meilleure reconnaissance des droits des Rohingyas, aujourd’hui apatrides. La déclaration du Conseil de sécurité n’évoque pas l’éventualité de sanctions si aucune réponse n’était donnée à ses demandes, ce que des ONG ont déploré.