L’affaire scandalise l’opinion publique. Violée par un collègue de son père, cette jeune indienne est tombée enceinte. A 8 mois de grossesse, la Cour suprême l’autorise à avorter.
En Inde, la loi n’autorise l’avortement au-delà de 20 semaines de grossesse que lorsque la vie de la mère ou de l’enfant est en danger. Mercredi, la Cour suprême a passé outre cette loi en autorisant une jeune fille de 13 ans à avorter à près de 8 mois de grossesses (31 semaines).
Violée par un collègue de son père, cette jeune fille a été tardivement examinée par un médecin, alors qu’elle était enceinte. Ce n’est qu’à 27 semaines de grossesse qu’elle comprend sa situation, au-delà des 20 semaines légales. Les parents ont malgré tout saisi la Cour suprême pour demander un avortement. Dans la foulée, ils ont également porté plainte contre le violeur, qui a été arrêté. Après des semaines d’audition, la Cour suprême a finalement statué et a autorisé l’avortement estimant qu’accoucher serait trop traumatique pour l’adolescente.
Le nombre de demandes de ce type a augmenté ces derniers mois. Les militants des droits des femmes estiment que la loi devrait étendre au moins à 24 semaines de grossesse l’autorisation d’avortement en cas de viol, car les victimes mettent souvent longtemps à oser rapporter les faits. En janvier, le principal d’un collège en Inde ainsi que trois enseignants auraient commis un viol collectif sur une fillette de 12 ans. L’Inde a un triste bilan en matière de viols. Dans la seule capitale, 2 199 viols ont été signalés en 2015, soit une moyenne de six par jour. Près de 40 000 viols sont recensés chaque année en Inde, mais leur nombre serait en réalité bien supérieur, les victimes se taisant souvent par peur d’être pointées du doigt.