Face à la polémique liée à la minorité musulmane des Rohingyas en Birmanie, Aung San Suu Kyi a tiré les choses au clair publiquement.
Depuis plusieurs années, la polémique a pris de l’ampleur en Birmanie. La minorité musulmane des Rohingyas est en effet l’objet de violences systématiques. Ils sont traités comme des étrangers dans ce pays à plus de 90% bouddhiste. Une offensive d’envergure dans l’Etat Rakhine (ouest) a été lancée au mois d’octobre par l’armée birmane après des raids meurtriers de groupes armés contre des postes-frontières. A la suite d’une enquête menée par les Nations unies, le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme a parlé d’un "nettoyage ethnique" et "très probablement" des crimes contre l’humanité. Des accusations qui ont été contestées par Aung San Suu Kyi.
Dans un entretien accordé à la BBC, Aung San Suu Kyi a confié : "je ne crois pas qu’il y ait de nettoyage ethnique", en ajoutant que pour elle, le terme de "nettoyage ethnique" est trop fort pour expliquer ce qu’il se passe. La "Dame de Rangoun" a fait savoir publiquement qu’il y a "beaucoup d’hostilité" dans cette province de l’Ouest de la Birmanie. Plus d’un million de Rohingyas y vivent, mais il y a également des musulmans qui tuaient d’autres musulmans. "Il s’agit de deux camps face à face et nous qui essayons de résorber le précipice entre eux", a-t-elle poursuivi sur le récit d’Europe1.
Comme rapporté par Le Parisien, des dizaines de milliers de Rohingyas se sont réfugiés au Bangladesh. Et pour cause : des meurtres, des viols en réunion et des tortures qui ont été commis par les soldats birmans. Outre l’enquête menée par l’ONU, la Birmanie mène ses propres recherhes sur de possibles crimes contre les Rohingyas. Aung San Suu Kyi a déclaré que les quelque 75 000 personnes parties au Bangladesh pourraient être en sécurité s’ils voulaient revenir.
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