Un crime contre l’humanité, telle est la réaction unanime du monde après l’attaque au gaz toxique perpétrée mardi en Syrie et imputée au régime de Damas.
Les victimes de l’attaque de gaz toxique en Syrie le mardi 4 avril 2017 ne cessent d’augmenter. Pas moins de 72 personnes décédées "par suffocation" ont été recensées après un premier bilan de 58 personnes tuées. Selon l’Union des Organisations de Secours et Soins médicaux (UOSSM), 350 autres personnes seraient également victimes d’asphyxie. Devant ce bilan qui ne cesse de s’aggraver, les réactions internationales ne se sont pas fait attendre.
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En début d’après-midi du mardi 4 avril, la Maison-Blanche a dénoncé "l’attaque chimique intolérable" menée d’après elle par le régime officiel syrien. Pour d’autres personnalités américaines comme Sean Spicer ou John Mc Cain, cette attaque au gaz toxique en Syrie est tout simplement une provocation de Donald Trump de la part du régime en place et de ses alliés. La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a également mis en cause Bachar Al-Assad dans cette attaque au gaz toxique. "La principale responsabilité repose sur le régime parce qu’il a la responsabilité de protéger son peuple et non de l’attaquer", accuse-t-elle.
Le président français François Hollande a également pointé du doigt la responsabilité du régime officiel syrien dans cette affaire. Le chef d’État du territoire de l’Hexagone a notamment pointé "la complicité" et "la responsabilité morale" des "alliés" de Bachar Al-Assad, faisant implicitement référence à la Russie, sans toutefois prononcer de noms précis. "Comme à la Ghouta le 21 août 2013 Bachar al-Assad s’en prend à des civils en utilisant des moyens bannis par la communauté internationale. Une fois encore le régime syrien va nier l’évidence de sa responsabilité dans ce massacre", a déploré François Hollande.
Le président @fhollande dénonce avec indignation l’attaque aérienne à l’arme chimique perpétrée ce matin à Khan Cheikhoun en Syrie pic.twitter.com/gZROyGTqlT
— Élysée (@Elysee) 4 avril 2017
De son côté, le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson évoque le bénéfice du doute pour le régime de Damas. "Si nous ne pouvons pas encore être certains de ce qui s’est passé, cela a toutes les caractéristiques d’une attaque du régime qui a utilisé de façon répétée des armes chimiques", a-t-il estimé. "Nous ne pouvons plus laisser cette souffrance se poursuivre", a vivement interpellé la Première ministre britannique Theresa May.
Horrific reports of chemical weapons attack in #Idlib #Syria. Incident must be investigated & perpetrators held to account
— Boris Johnson (@BorisJohnson) 4 avril 2017
Au cours d’un entretien téléphonique avec Vladimir Poutine, le président turc Recep Tayyip Erdogan aurait dénoncé une attaque "chimique inhumaine" menaçant le processus de paix d’Astana entre Damas et les rebelles. Ce crime contre l’humanité devrait être puni, aurait insisté le chef d’État turc à l’adresse de son homologue russe.
Face à toutes ces accusations, le régime syrien de Bachar Al-Assad a fermement nié son implication dans l’attaque au gaz toxique de la ville de Khan Cheikhoun. "Le commandement de l’armée dément catégoriquement avoir utilisé toute substance chimique ou toxique à Khan Cheikhoun aujourd’hui (mardi)", a indiqué l’armée dans un communiqué publié par l’agence officielle Sana. Un haut responsable de ses services de sécurité de Damas a dénoncé une véritable calomnie de la part des autres pays du monde.
Source : Le Vif, Le Devoir, VOA Afrique