Suite à un improbable compromis entre le Hezbollah, les chrétiens et le clan Hariri, l’ancien général chrétien Michel Aoun âgé de 81 ans sera désormais à la tête du Liban.
Après 45 tentatives pour élire un président, le Liban a un nouveau président. Michel Aoun a été élu, lundi 31 octobre, à la tête du pays par un vote du Parlement. Il a remporté 83 voix contre 36 votes blancs et 8 annulés, a déclaré le président de la chambre des députés Nabih Berri cité par Le Monde. Grâce à ce vote, le pays pourra sortir d’un vide institutionnel qui dure depuis deux ans et demi. Une situation qui résulte des profondes divisions politiques et confessionnelles du pays. Cette élection est d’ailleurs le fruit d’un accord entre les principales factions politiques à savoir le Hezbollah, les chrétiens et le clan Hariri, habituellement promptes à s’opposer sur tous les dossiers.
Michel Aoun, cet ancien chef de l’armée devrait occuper le poste de président du Liban, pour un mandat de six ans non renouvelable. Il possède aujourd’hui le soutien du Hezbollah, le puissant mouvement islamiste chiite qui soutient le régime de Damas. Le nouveau président du Liban a également l’appui de deux de ses adversaires politiques. Le chef chrétien maronite des Forces libanaises, Samir Geagea, et l’ancien premier ministre musulman sunnite Saad Hariri ont annoncé leur appui bien qu’ils soient hostiles au Hezbollah et au président syrien, Bachar Al-Assad.
Au Liban, les trois principaux postes de l’État doivent appartenir aux trois plus importantes communautés religieuses. Le poste de présidence de la République est dévolu à un chrétien maronite, celle du Parlement à un musulman chiite et le poste de Premier ministre à un musulman sunnite. Le président représente l’arbitre, mais ses avantages ont fortement baissé depuis la fin de la guerre civile (1975-1990), dans un système politique qui se base sur un délicat équilibre entre les différentes communautés.