Les soldats irakiens doivent traverser des territoires contrôlés par Daesh avant d’atteindre Mossoul. De nombreux villages ont été libérés, d’après le porte-parole du service de contre-terrorisme irakien.
Entre 3 000 et 4 500 combattants de Daesh défendent la ville de Mossoul, rappelle Le Point. L’armée irakienne, qui en est au troisième jour de son offensive soutenue par la coalition internationale, avance à pas de loup sur deux axes : depuis Qayyarah, au sud, et depuis Khazir à l’est. Elle doit alors traverser des territoires contrôlés par les djihadistes avant d’atteindre les environs directs de la ville.
À Qaraqosh, ville chrétienne située à 15 kilomètres environ au sud-est de Mossoul et contrôlée par Daesh depuis plus de deux ans, l’armée a pris position dans plusieurs quartiers, suscitant la liesse chez les habitants qui avaient dû fuir. Ils ont célébré cette opération hier à Erbil, capitale de la région autonome du Kurdistan irakien, par des chants et des prières.
"De nombreux villages ont été libérés", a affirmé Sabah al-Numan, le porte-parole des services de contre-terrorisme irakien. Alors que plus d’un million de personnes vivent encore dans la ville, la bataille de Mossoul fait craindre un exode massif de population. Mais le Pentagone a rappelé que Daesh empêchait les habitants de Mossoul de quitter leur ville. Ils sont retenus contre leur gré par les djihadistes qui les utilisent comme des boucliers humains.
La base arrière de l’armée irakienne se trouve à Qayyarah. C’est là que sont soignés les blessés et d’où partent les opérations. La base est défendue par deux hélicoptères de la coalition internationale qui affirme que 52 positions de Daesh avaient été détruites par ses avions hier.
Les rues de Mossoul sont actuellement vides, d’après un habitant. "Au fond de nous, on est contents, car on est sur le point d’être secourus, mais on a peur que Daesh commette des actes de vengeance contre la population", a raconté par téléphone cet habitant, Abou Saïf.
C’est à Mossoul, troisième ville du pays, située dans le nord du pays et peuplée majoritairement de musulmans sunnites, qu’Abou Bakr al-Baghdadi, le leader de Daesh, avait proclamé en juin 2014 un "califat" sur les territoires conquis par les djihadistes en Irak et en Syrie. La ville, sur laquelle se lance actuellement l’armée irakienne appuyée par la coalition internationale, est la "capitale" de facto de l’organisation terroriste en Irak.