Un séisme de magnitude 5,3 a été détecté ce vendredi matin en Corée du Nord. La magnitude montrerait qu’il s’agit du plus puissant essai réalisé par le Nord par le régime de Kim Jong-Un.
C’est à l’état-major de l’armée sud-coréenne que l’on doit l’information relayée par Le Monde ce vendredi : un tremblement de terre provoqué de manière artificielle a été enregistré près de Punggye-ri vers 9 h 30, heure locale. Punggye-ri est le site de tests nucléaires du régime de Kim Jong-Un. La magnitude, qui était de 5,3, montrerait qu’il s’agit du plus puissant essai réalisé par la République populaire démocratique de Corée (RPDC), le jour anniversaire de sa création en 1948. Ce séisme artificiel a été détecté à la surface, alors que les secousses naturelles ont une origine souterraine.
L’Organisation du traité d’interdiction complète des essais nucléaires (Otice) confirme que ses stations de détection ont enregistré un séisme inhabituel en Corée du Nord. Selon Lassina Zerbo, le secrétaire exécutif de l’Otice, "l’événement sismique semble avoir été plus important que celui enregistré le 6 janvier, et la localisation est très similaire".
Les réactions internationales n’ont pas tardé à pleuvoir. En Corée du Sud, les parlementaires sont convoqués pour une réunion en urgence. "Si l’essai était confirmé, il s’agirait d’une violation grave des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU", a déclaré il Yeom Dong-yeol, du Saenuri, le parti au pouvoir. Le ministre sud-coréen des Affaires étrangères Yun Byung-se envisagerait des discussions avec ses homologues américain et japonais. La Bourse de Séoul a ouvert en forte baisse.
"Nous poursuivons l’évaluation de la situation en étroite coopération avec nos partenaires régionaux", a fait savoir de son côté Ned Price, porte-parole du Conseil américain de sécurité nationale. Le Premier ministre japonais Shinzo Abe, qui a évoqué un possible essai nucléaire, a estimé qu’il s’agirait d’un "acte intolérable". La Chine, elle, garde un silence radio.
Au mois de mars, à la suite de l’essai de janvier et du tir d’une fusée en férvier, que la Corée du Sud, le Japon ou encore les États-Unis considèrent comme un test déguisé de missile balistique, le Conseil de sécurité de l’ONU avait adopté des sanctions particulièrement fermes contre le régime de Kim Jong-Un. Mais la Corée du Nord a poursuivi ses tirs de missiles, dont un d’un sous-marin.
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