Après les insultes qu’a proférées contre lui son homologue philippin Rodrigo Duterte, le président américain Barack Obama a annulé une rencontre bilatérale entre les deux hommes en marge du sommet de l’ASEAN, au Laos. Le président philippin n’en est pas à sa première insulte.
Le président américain Barack Obama ne plaisante pas avec les faux pas diplomatiques, observe le site 20minutes.fr. Hier, son homologue philippin Roberto Duterte l’avait traité de "fils de pute". Résultat : la rencontre bilatérale entre les deux hommes, prévue en marge du sommet de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est, à Vientiane, au Laos, a été annulée par le locataire de la Maison-Blanche.
Roberto Duterte appréhendait la remarque que pourrait lui faire Barack Obama au sujet des Droits de l’Homme. Il a par la suite regretté "que ses remarques devant la presse aient causé une telle controverse". Interrogé sur les insultes lors d’une conférence de presse à l’issue du G20 en Chine, le président américain avait laissé entendre qu’il pourrait annuler sa première rencontre bilatérale avec le président philippin. "Je veux toujours m’assurer, si j’ai une rencontre prévue, que cela va être vraiment productif", avait-il déclaré.
Depuis son accession au pouvoir en mai et après une campagne ordurière et populiste, Rodrigo Duterte a multiplié les propos vulgaires proférés tout au long d’une campagne outrancière. "Ils ont violé toutes les femmes. Il y avait cette missionnaire australienne. J’ai vu son visage et je me suis dit ’putain, quel dommage. Ils l’ont violée, ils ont tous attendu leur tour", avait-il dit au sujet du viol et du meurtre d’une missionnaire lors d’une émeute en 1989.
"Le pape, fils de pute, rentre chez toi. Ne viens plus en visite", a-t-il encore dit à propos du pape François. "Oubliez les lois sur les droits de l’Homme. Si je suis élu président, je ferai exactement ce que j’ai fait en tant que maire. Vous, les dealers, les braqueurs et les vauriens, vous feriez mieux de partir. Parce je vais vous tuer", a encore déclaré Rodrigo Duterte lors de son dernier meeting de campagne le 7 mai dernier.
"J’étais séparé de ma femme. Je ne suis pas impotent. Qu’est-ce que j’aurais dû faire ? La laisser pendre à jamais ? Lorsque je prends du viagra, elle se lève", a clamé Rodrigo Duterte au cours d’un discours prononcé en avril dernier devant les plus grands hommes d’affaires des Philippines.
Rodrigo Duterte a également insulté l’ambassadeur américain aux Philippines dans des termes très orduriers. Il s’est attiré les critiques des Nations unies et du département d’État pour avoir engagé ses concitoyens à tuer eux-mêmes les toxicomanes et dealers afin d’éradiquer le fléau de la drogue dans son pays. Il a ensuite menacé de faire sortir les Philippines de l’Organisation des nations unies (ONU) . Ces exécutions extrajudiciaires ont déjà fait officiellement près de 2 000 morts.