Surnommée le Diable d’Alep, la leishmaniose, une maladie parasitaire affecte la Syrie où des dizaines de milliers de nouveaux cas sont recensés depuis le début de la guerre.
La leishmaniose possède plusieurs noms, notamment le Diable d’Alep ou Bouton d’Alep, rapporte le site genstide.com. Elle frappe de plein fouet la Syrie, un pays ravagé par la guerre depuis mars 2011. Chaque année, entre 1,5 et 2 millions de cas de cette maladie parasitaire sont recensés à travers le monde, mais sa recrudescence dans ce pays inquiète particulièrement les organisations humanitaires.
"Avant la guerre, il y avait environ 10 000 nouveaux cas chaque année en Syrie. En 2013, mes anciens collègues ont compté 23 000 nouvelles infections juste dans la ville", explique Kinan Hayani, un médecin qui a travaillé dans un hôpital d’Alep, dans le nord de la Syrie. Cette flambée de leishmaniose s’explique facilement : la maladie est causée par des parasites, les leishmanies, et transmise par des insectes, les phlébotomes. Comme les moustiques, les femelles de ces insectes se nourrissent de sang et sont capables de transmettre des germes en piquant leur victime.
La grande précarité dans laquelle vivent les Syriens favorise la prolifération des moustiques et des parasites. Les insectes trouvent de nouveaux habitats dans les ruines des villages, les montagnes d’ordures et les latrines improvisées. Par ailleurs, de nombreux Syriens dorment dehors ou dans des camps ouverts, devenant particulièrement vulnérables aux piqûres.
Ces facteurs s’ajoutent à manque très préoccupant d’infrastructures sanitaires et de soins, permettant à la leishmaniose de proliférer. D’après Kinan Hayani, le taux d’infection serait trois à cinq fois plus élevé qu’avant la guerre. Et les effets sont terribles chez les personnes atteintes.
La maladie existe sous trois formes, la forme cutanée, qui attaque la peau, la forme muco-cutanée, qui attaque les muqueuses, et la forme viscérale, la plus grave, qui peut faire suite à la première. La leishmaniose cutanée ne menace habituellement pas le pronostic vital, mais ses symptômes sont redoutables. L’infestation par le parasite provoque l’apparition de sévères lésions cutanées sur les parties découvertes du corps.
Elles peuvent être très nombreuses et se diffuser au niveau des muqueuses de la bouche et du nez. En général, les lésions guérissent spontanément en quelques mois, mais elles peuvent laisser de grosses cicatrices, allant jusqu’à défigurer les personnes.
Pour l’heure, il n’existe ni vaccin ni médicament préventif contre la leishmaniose. Le traitement consiste normalement à injecter de l’antimoine dans les lésions.
Crédit photo et vidéo : gentside.com
"Le diable d'Alep", cette terrible maladie parasitaire qui sévit en Syrie par Gentside Découverte