Le groupe Les Femmes du Mur était autorisé à créer un espace mixte pour prier au pied du lieu saint, mais le procureur général d’Israël a estimé que cela allait à l’encontre de la coutume.
Les hommes et les femmes séparés par une barrière
Le groupe "Les Femmes du Mur" rassemble des femmes militant pour l’égalité des fidèles - femmes et hommes - juifs au mur des Lamentations, le lieu le plus saint du judaïsme. Il combat en outre le monopole des ultra-orthodoxes sur le site. Dernièrement, les membres du groupe se sont vues octroyées un espace de prière mixte au pied du mur, où une barrière sépare les femmes et les hommes. Malheureusement, leur première bénédiction sacerdotale à Jérusalem à l’occasion de la Pâque juive (Pessah) a tourné court ce dimanche. Et pour cause, le procureur général d’Israël a déclaré qu’elle transgressait la coutume.
Un système est grotesque et absurde
Selon les journalistes de l’AFP cités par France24, elles étaient une cinquantaine de femmes réunies à Jérusalem sous forte surveillance policière sur l’esplanade dimanche matin. Elles y ont prié sans pouvoir réaliser la bénédiction, traditionnellement délivrée par des hommes. Des ultra-orthodoxes accoutrés de leur tenue noire les scrutaient et certains les ont injuriées. Le procureur général Avichai Mandelblit avait défendu jeudi cette bénédiction sacerdotale de femmes sous prétexte qu’elle était "contraire aux coutumes locales". Et dimanche, les femmes ont affirmé qu’elles étaient contraintes de signer des engagements rédigés par la police de ne pas l’accomplir. En outre, elles étaient installées dans une zone limitée à une cinquantaine de mètres du mur. Anat Hoffman, membre des Femmes du mur, a jugé que ces mesures étaient la preuve que "le système est grotesque et absurde".
Une provocation
Pour le rabbin Shmuel Rabinovitz, en charge du mur, il s’agit uniquement d’une "provocation". Selon lui, aucune femme dans le monde n’avait jamais effectué une bénédiction "dans aucune communauté juive du monde". Des milliers de fidèles hommes devront se réunir lundi pour cette bénédiction dite "des Cohen", à l’occasion des célébrations de Pessah ou la célébration de la fuite des Hébreux d’Égypte. La police israélienne n’a pas immédiatement réagi.