L’Arabie Saoudite a exécuté 47 personnes dont l’imam chiite Nimr Baqer al-Nimr. Ces exécutions ont soulevé l’indignation de la communauté chiite et inquiètent la communauté internationale.
Condamnés à mort pour terrorisme, 47 personnes dont 45 Saoudiens, un Égyptien et un Tchadien ont été exécutées samedi en Arabie Saoudite. Elles auraient, selon les explications des autorités locales, adopté une idéologie radicale, rejoint des "organisations terroristes" et organisé des "complots criminels". Les exécutions ont eu lieu dans 12 villes du royaume à l’aide de fusil ou de sabre.
Le chef religieux chiite Nimr Baqer al-Nimr, figure de la contestation contre le régime saoudien, a été ainsi exécuté avec quelques jihadistes d’Al-Qaïda.
A Bahreïn, ces mises à mort ont soulevé l’indignation des chiites. Des jeunes ont tenu à manifester à Jidhafs et Malikyia (2 villages chiites) mais ils ont été dispersés par la police qui a utilisé du gaz lacrymogène.
L’Iran, majoritairement chiite et qui est en froid avec le royaume a immédiatement réagi à cette exécution, avertissant Ryad qu’il devra payer "un prix élevé". En réponse, l’Arabie Saoudite dit ne pas se préoccuper "de ce que les autres pensent".
Dans un communiqué relayé par LCI, l’Union Européenne a fait part de ses inquiétudes. Federica Mogherini, diplomate de l’UE a soutenu que "Le cas spécifique du cheikh Nimr al-Nimr soulève de sérieuses inquiétudes sur la liberté d’expression et le respect des droits civils et politiques de base, qui doivent être préservés dans tous les cas, y compris dans le cadre de la lutte contre le terrorisme".
M. Luther, directeur d’Amnesty pour le Moyen-Orient regrette également ces éxécutions. "Les autorités saoudiennes disent avoir mené ces exécutions pour préserver la sécurité. Mais l’exécution du cheikh Nimr Baqer al-Nimr suggère qu’elles utilisent les exécutions pour régler des comptes politiques (...) sous couvert de lutte contre le terrorisme", a-t-il déploré.
L’Arabie Saoudite exécute des dizaines de personnes tous les ans. En 2014, 90 personnes ont été exécutées. Ce nombre est passé à environ 153 en 2015, ce qui constitue un triste record.