L’Indonésie a donné l’ordre de préparer les exécutions de dix condamnés à mort pour trafic de drogue, dont celle du Français Serge Atlaoui.
Jeudi 23 avril, les autorités indonésiennes ont annoncé avoir donné l’ordre de préparer dix exécutions dont celle de Serge Atlaoui. Ce dernier a été condamné pour trafic de drogue. Le porte-parole du bureau du procureur général, Tony Spontana, a déclaré : "l’ordre a été donné de lancer les préparatifs". Cependant, aucune date n’a été fixée pour ces exécutions qui seront notifiées 72 heures aux préalables aux condamnés.
Incarcéré depuis dix ans Serge Atlaoui, affirme qu’il n’a fait qu’installer des machines industrielles dans ce qu’il croyait être une usine d’acrylique, et qui abritait en réalité une fabrique clandestine d’ecstasy. Cette exécution "serait dommageable pour l’Indonésie, dommageable pour les relations que nous voulons avoir avec elle", avait déclaré mercredi le président français François Hollande, en rappelant son opposition à la peine de mort, abolie dans le pays en 1981.
Laurent Fabius, dans une lettre à son homologue indonésien, affirme que Serge Atlaoui "n’a pas bénéficié du plein exercice de ses droits, du fait de graves dysfonctionnements de la justice indonésienne". Interrogée par l’AFP à Jakarta, la ministre indonésienne des Affaires étrangères Retno Marsudi avait indiqué qu’elle communiquerait dans la soirée par téléphone avec Laurent Fabius. "Je vais lui expliquer le système judiciaire en Indonésie, et je vais lui expliquer l’urgence de la situation provoquée par les crimes liés à la drogue" dans l’archipel, a-t-elle déclaré.
Les dix condamnés sont originaires d’Australie, France, Brésil, Philippines, Nigeria, Ghana et Indonésie. Lors de l’exécution, ces derniers s’aligneront ensemble devant un peloton d’exécution. Cette condamnation à mort est fortement dénoncée par l’Union européenne. Les Européens, réunis en sommet jeudi à Bruxelles, ont vivement réagi : "L’Union européenne est totalement opposée à la peine de mort. Cela ne peut pas être une réponse au trafic de drogue", a déclaré le président du Conseil européen, Donald Tusk.