Les actes de criminalité perpétrés par l’Etat islamique prennent une tournure terrifiante et dans son communiqué sorti ce jeudi 2 octobre, l’ONU dénonce des crimes de guerre contre l’humanité.
C’est dans un texte de 29 pages que l’Organisation des nations unies (ONU) résume les actes accomplis par les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) dans le nord de l’Irak. Dans ce rapport de l’ONU sorti ce jeudi, Nikolaï Mladenov, représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’Irak se concentre particulièrement sur "une palette stupéfiante" portant sur les violations des droits de l’homme entre le 6 juillet et le 10 septembre, période relative à l’offensive conduite par l’EI depuis la Syrie.
Selon le haut-commissaire aux droits de l’homme des Nations unies, Zeid Ra’ad Al-Hussein, "l’étendue des violations et des abus perpétrés par l’EI et les groupes armés associés est stupéfiante, et nombre de ces actes pourraient être considérés comme des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité". En effet, le groupe jihadiste Etat islamique commet des violations qualifiées d’"effarantes" incluant "des attaques visant directement des civils et des infrastructures civiles, des exécutions et autres meurtres ciblés de civils, des enlèvements, des viols et d’autres formes d’abus sexuels et physiques contre des femmes et des enfants, le recrutement forcé d’enfants", comme le précise le rapport établi avec l’aide de la Mission des Nations unies en Irak (Unami) et du bureau du haut-commissaire aux droits de l’homme.
Dan son rapport, l’ONU mentionne également "les violations du droit humanitaire international par les forces gouvernementales irakiennes et les groupes armés affiliés", invoquant "les raids aériens et les bombardements d’artillerie" qui n’ont pas respecté les principes de distinction et proportionnalité mis en place par le droit humanitaire international.
Dans une autre perspective, ce rapport constitue un appel au gouvernement irakien pour qu’il adhère au statut de Rome. Cela va permettre à la Cour pénale internationale (CPI) de poursuivre ces crimes, "précisément ce pour quoi elle a été créée". Un bilan publié mercredi par l’Unami a révélé qu’au moins 9 347 civils ont trouvé la mort en Irak en 2014 et 17 386 personnes ont été blessées. Plus de la moitié des victimes découlent de l’offensive lancée en juin par l’EI. L’ONU considère que plus de 1,8 million d’Irakiens ont été délogés après ces violences.