Avant de rejoindre le siège du Vatican, le pape termine son voyage en Corée du sud en lançant un appel à la réconciliation des Corées déchirées depuis la fin de la guerre en 1953.
Le premier séjour papal en Asie depuis 15 ans a pris fin lundi. A son départ, le numéro un du Vatican a conclu son séjour en terre coréenne par un appel à l’unité des deux Corées, déchirées depuis près de six décennies. Cette supplique du pape pour la paix et la réconciliation s’est alignée avec le début de manœuvres annuelles des armées sud-coréenne et américaine que le Nord condamne comme étant une répétition générale à l’invasion de son territoire. Dans la même foulée, Pyongyang, ayant effectué des tirs d’essai de missiles tactiques jeudi lors de l’arrivée du pape n’a pas manqué de souligner que ces manœuvres amèneraient la péninsule "au bord de la guerre".
C’est au cours de la messe pour la paix et la réconciliation en la cathédrale Myeongdong de Séoul que le pape François, en présence de la présidente Park Geun-Hye, une catholique non moins pratiquante, a prononcé son allocution. "Comme chrétiens et comme Coréens, à repousser avec force une mentalité fondée sur le soupçon, sur la division et sur la compétition" exhorte-t-il à la population des deux Corées sur les sources de Libération.fr. Dans cette annonce de la paix, le souverain pontife n’a aucunement mentionné les dirigeants communistes de Pyongyang qui avaient brocardé la visite du "pseudo-pape" dans le Sud capitaliste.
Le chef de l’église catholique a continué en déclarant que "la messe d’aujourd’hui est une prière pour la réconciliation dans cette famille coréenne", selon les mêmes sources. "Tous les Coréens sont frères et sœurs, membres d’une unique famille et d’un unique peuple" a-t-il précisé tout en admettant que certains ne puissent parvenir à cette idée de réconciliation après des décennies de défiance. Toutefois, le pape a insisté que "le pardon est la porte qui conduit à la réconciliation". Ce message fait allusion à celui qu’il a adressé à la Syrie en septembre 2013 et à l’Israël et la Palestine en juin dernier.
Se voulant avocat d’un "dialogue fraternel", le pape François, premier pape à franchir le sol asiatique depuis la visite de Jean Paul II en Inde en 1999, a prêté main forte à la Chine qui n’entretient pas de relations diplomatiques avec le Vatican depuis 1951. Jorge Bergoglio s’est appuyé sur l’idée que "les chrétiens ne viennent pas en conquérants » sur un continent qui se présente comme une mosaïque de religions et de cultures", information relayée par Libération.fr.
L’Eglise croit en l’Asie, même si la foi catholique ne représente que 3,2% de la population. Cette phrase résumerait l’état des lieux des croyants en terre asiatique après la visite du pape. En Corée du sud par exemple, 10% de la population est catholique avec 100.000 baptêmes par an. En Chine, on recense 5 à 12 millions de catholiques qui sont divisés entre une Eglise officielle repoussant l’autorité du pape et une Eglise clandestine fidèle au Vatican. Pendant le séjour du pape en Corée du sud, il n’a cessé de fustiger la corruption des valeurs morales par le matérialisme devant les millions de fidèles venus assister à ses sermons avec ferveur et recueillement.
"L’espérance offerte par l’Evangile face à l’esprit de désespoir qui semble croître, tel un cancer dans une société privée de sens et de communauté lorsqu’elle succombe à des modèles économiques inhumains" a-t-il prononcé devant les cardinaux et devant les jeunes Asiatiques. Cette déclaration a retenti devant l’assistance comme une violente condamnation de la cupidité après le naufrage du ferry Sewol en avril où 300 passagers ont trouvé la mort. Ce drame a en effet mis en exergue les "conséquences tragiques de la corruption et des négligences dans la sécurité au nom de la rentabilité" comme nous rapporte Libération.fr.
Enfin, le pape se réfère à ces mêmes causes en dénonçant de manière indirecte le suicide, l’avortement et l’euthanasie. " Culture de la mort qui dévalue l’image de Dieu, le Dieu de la vie" a-t-il affirmé.