La Cour constitutionnelle thaïlandaise a destitué ce jour la première ministre Yingluck Shinawatra et plusieurs ministres sur fond d’abus de pouvoir. Un remplaçant a déjà été nommé à la tête du gouvernement local.
Reconnue coupable d’abus de pouvoir à l’encontre du chef du Conseil national de sécurité qu’elle a révoqué dès son arrivée au pouvoir en 2011, la première ministre thaïlandaise Yingluck Shinawatra a été destituée ce jour par la Cour constitutionnelle du pays qui a aussi demis de leurs fonctions plusieurs membres du gouvernement.
Yingluck Shinawatra " ne peut plus rester à son poste. Les juges ont décidé à l’unanimité que Yingluck avait abusé de son statut de Premier ministre pour effectuer un transfert illégal et à son propre bénéfice ", a déclaré le président de la Cour Charoon Intachan.
Des manifestants anti-gouvernementaux réclament depuis octobre 2013 la démission de Yingluck Shinawatra qu’ils accusent d’avoir favorisé l’ancien premier ministre Thaksin Shinawatra à travers un projet de loi d’amnistie. Ce dernier n’est autre que le frère d’ Yingluck, parti en exil suite à des accusations de malversations financières.
Vers mi-novembre, le mouvement s’intensifie et mobilise plus de 180 000 personnes dans les rues de la capitale. Les Chemises rouges, favorables au clan Shinawatra affrontent les anti-gouvernementaux, qui, de l’autre front, doivent se heurter aux forces de l’ordre. Au total, les six mois de protestations ont coûté la vie à 25 thaïlandais. Après une courte période de calme, le pays risque de replonger dans une tension encore plus violente après cette décision de la Cour constitutionnelle. Les Chemises rouges pourraient redescendre dans la rue, estime le Nouvel Observateur.
Dans leur décision rendue publique ce jour, la plus haute instance du pays a aussi nommé à la tête du gouvernement le vice-premier ministre et ministre du Commerce, Niwattumrong Boonsongpaisan. Avec le peu d’éléments qui restent, ce dernier se fixe comme défi d’organiser des législatives en juillet prochain après celles avortées en février dernier.
Selon un membre du gouvernement, " il y aura un Conseil des ministres vendredi pour allouer de nouvelles positions aux ministres restants ".