Le bruit court actuellement sur l’éventualité d’un échange de prisonniers dans les prochaines heures entre Washington et Moscou. L’affaire du réseau d’espionnage russe présumé découvert en fin juin aux Etats-Unis est en passe de faire revivre des pratiques utilisées pendant la Guerre Froide où des échanges d’espions s’opéraient entre les deux géants de l’époque.
En effet, de part et d’autre, tout porte à croire qu’un échange est en train de se préparer. Aux Etats-Unis, les 11 suspects ont été inculpés mercredi et sont accusés d’avoir "comploté comme agents secrets aux Etats-Unis pour le compte de la Fédération de Russie". En revanche, aucun n’a été inculpé directement d’espionnage, une accusation pour laquelle ils auraient encouru la perpétuité. Si ces suspects devaient initialement comparaître fin juillet, les 10 présumés espions (l’un est toujours en cavale) entendront la lecture de l’acte d’accusation ce jeudi.
Par ailleurs, la situation évolue beaucoup aussi en Russie. Anna Stavitskaïa, l’avocate d’Igor Soutiaguine, un expert russe en armement suspecté d’espionnage au profit des américains en 2004, a déclaré que la liberté de son client était en cours de négociation. Igor Soutiaguine avait été condamné à 15 ans de prison pour avoir transmis des informations secrètes aux Etats-Unis, selon la Russie. Il serait donc, avec d’autres détenus, une monnaie d’échange contre les personnes soupçonnées par le FBI, d’avoir travaillé pour le Service de renseignement extérieur russe (SVR).
Les échanges d’espions entre les deux blocs étaient monnaie courante pendant la Guerre froide. Ils se réalisaient dans la plus grande discrétion notamment sur le pont de Glienicke, qui reliait Berlin-Ouest à l’Allemagne de l’Est. Pour Iouri Kobaladze, ancien porte-parole du SVR, cet échange serait une "formidable issue de secours dans cette situation très complexe". En effet, beaucoup craignent que cette affaire aille envenimer la relation qu’il y a entre Washington et Moscou.