Depuis l’annonce de sa candidature à l’élection présidentielle américaine, Kanye West a accordé une première interview au magazine Forbes, mardi 7 juillet.
Le candidat à la présidentielle américaine, Kanye West, a accordé un long entretien téléphonique de 4 heures au magazine Forbes. Il a ainsi donné son premier entretien durant lequel il a expliqué quelques éléments de son programme. Interrogé sur la raison de cette candidature, le rappeur relate que cette idée de devenir président lui était venue en 2015 alors qu’il était sous la douche.
Ces derniers temps, il s’est résolument tourné vers la religion, et lors de cette interview, il s’est posé avant tout comme "le candidat de Dieu". D’après ses explications, son éventuelle victoire durant la présidentielle n’a que peu avoir avec le vote des citoyens.
"Voyons si la nomination est pour 2020 ou pour 2024 - parce que c’est Dieu qui nomme le président. Si je gagne en 2020, alors j’aurai été désigné par Dieu. Si je l’emporte en 2024 alors j’aurai été nommé par Dieu", a-t-il précisé. Toutefois, il a assuré prendre une décision définitive d’ici "30 jours".
Durant cette élection présidentielle, Kanye West a indiqué se présenter sous la bannière républicaine si D. Trump n’était pas là. Mais si le milliardaire est là, l’artiste se présentera sous l’étiquette "indépendante". Notons que le rappeur a pendant longtemps soutenu l’actuel président. Mais il a pris ses distances.
D’après lui, "Trump est le premier président depuis longtemps à permettre à Dieu de continuer à participer au débat", mais il a perdu confiance en lui à cause de la gestion de la révolte contre le racisme et les brutalités policières. "J’enlève ma casquette rouge avec cet entretien, je ne dis pas que Trump est un obstacle sur mon chemin, il est peut-être un élément de mon chemin".
Interrogé sur le nom de son parti, le milliardaire a répondu, "c’est ’Birthday Party’", c’est-à-dire, le "Jour de naissance" (qui sonne aussi, non sans humour, comme Fête d’anniversaire). Il a choisi cette appellation puisque quand "nous gagnons c’est le jour de naissance de tout le monde", a-t-il précisé. Concernant le slogan de sa campagne, il est d’une simplicité biblique : "Yes !, Pas Yep, ni Yeah mais Yes, Yes, Yes", a-t-il insisté, car si je suis président, qu’on se marre aussi un peu.
Pour sa présidence, le rappeur compte prendre exemple sur le fonctionnement du Wakanda. Ce royaume fictif africain de l’univers des comics Marvel a été développé dans le film afro-futuriste "Black Panther de Ryan Coogler". Au Wakanda, l’organisation socio-politique et religieuse est structurée en tribus sous l’autorité d’un roi. "Je vais utiliser le cadre du Wakanda parce que c’est la meilleure explication de ce que va ressentir notre groupe à la Maison Blanche", a-t-il précisé.
Concernant le racisme, Kanye West voudrait passer sur le débat et donner du pouvoir au peuple. Il compte honorer la promesse faite aux esclaves afro-américains libérés après la guerre de Sécession en leur donnant à chacun 16 hectares et une mule. "Donnons de la terre, c’est le plan" . Quant aux violences policières, le candidat veut y mettre fin mais ne dit pas comment.
Lors de cet entretien téléphonique, le rappeur a dévoilé quelques traits de son programme présidentiel. Il a parlé de l’avortement et a exprimé son avis définitif en deux mots : "Je suis pro-vie (et donc anti-avortement NDLR) parce que je suis les préceptes de la Bible". D’après lui, les centres de planning familial ont été instaurés par "les suprémacistes blancs pour faire le boulot du diable". Par ailleurs, il s’est également prononcé contre la peine de mort en citant un commandement de la Bible : "tu ne tueras point".
Dans son programme, le candidat Kanye West a aussi estimé qu’il faudrait réinstituer "la prière à l’école" et rétablir dans le même temps dans les esprits "la crainte et l’amour de Dieu". Selon son point de vue, la recrudescence de drogues, de meurtres et de suicides résulte du fait de ne plus prier à l’école.
Au sujet de la pandémie de coronavirus et des vaccins proposés, le candidat s’est dit méfiant. Atteint de la maladie en février, il a dit que les vaccins ont conduit à "la paralysie de nombreux enfants". "Alors quand ils disent qu’ils vont régler la Covid avec un vaccin, je suis extrêmement prudent. C’est la marque de la Bête (du Diable). Ils veulent nous implanter des puces afin que nous ne puissions franchir les portes du paradis", a-t-il prévenu.
Toujours dans le domaine de la santé, le rappeur a proposé d’éliminer "les produits chimiques" des "déodorants" et de "la pâte dentifrice" car ils "affectent notre capacité à être au service de Dieu".
Par ailleurs, Kanye West a admis ne pas avoir "encore développé" les grandes lignes de sa politique étrangère. Néanmoins, il a décidé de se concentrer sur la protection de l’Amérique en premier. "Avec notre grande force militaire. Concentrons-nous sur nous-mêmes en priorité", a-t-il précisé.
En revanche, contrairement à Donald Trump, ne comptez pas sur lui pour attiser la tension avec Pékin. A plusieurs reprises, il a réitéré : "j’aime la Chine, j’aime la Chine". Selon ses dires, la Chine et les Chinois "ne sont pas responsables" de la pandémie de Covid-19 et les Chinois "sont aussi le peuple de Dieu".
Par ailleurs, son principal soutien "depuis des années" dans cette candidature est en effet le fantasque Elon Musk, patron de SpaceX et Tesla, dont il ferait son responsable du programme spatial américain.
Des soupçons ont été alimentées face à cette candidature et surtout à la proximité de Kanye West avec Donald Trump. Effectivement, certaines personnes doutent que celle-ci soit destinée à perturber le candidat démocrate Joe Biden. "Dire que le vote noir est démocrate est une forme de racisme et de suprématie blanche", a répliqué le rappeur, en reconnaissant qu’il n’hésiterait pas à priver l’ex-vice-président des voix de la minorité noire. Pour lui, "l’Amérique a besoin de quelqu’un de spécial" et Joe Biden n’est "pas spécial" à ses yeux, contrairement à Trump, Obama, Clinton et lui-même.
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