Des hommes utilisent de la chaux pour peindre une montagne afin d’éviter la fonte des glaciers. Une technique de géo-ingénierie qui fait controverse.
Ce n’est pas la première fois que nous parlons de ce concept de manipulation délibérée du climat dans ce blog. L’objectif étant de constituer des solutions contre les effets du réchauffement climatique dû à l’émission de gaz à effet de serre.
Le choix qui est fait dans les Andes du Sud péruvien a pour but de manipuler le climat et il est titanesque. Passer à la chaux, sans composant chimique, à 4.700 mètres d’altitude, une immensité rocheuse. Une bêtise, pour le tout nouveau ministère de l’Environnement péruvien. Pour la Banque mondiale qui finance à hauteur de 200.000 dollars, c’est au moins une idée à explorer. Et il faut dire que l’enjeu est important. Une étude scientifique indique que le Pérou est l’un des 3 pays les plus vulnérables au réchauffement climatique. Et la cordillère des Andes regroupe plus de la moitié des glaciers en zone tropicale du monde qui pourraient disparaitre d’ici 25 ans.
Le principe scientifique est connu, et indiscuté : le blanc réfléchit, au lieu d’absorber, les radiations du soleil. On évite ainsi autour de lui l’échauffement que génèrerait une surface plus brune. Une sorte de neige en trompe-l’œil, ou plutôt de trompe climat. "De fait, cela créée comme un micro climat, et on peut dire que le froid génère alors plus de froid, comme la chaleur génère davantage de chaleur", explique Eduardo Gold, l’inventeur derrière la folle croisade, et président de l’ONG Glaciers du Pérou.
L’idée de la teinture blanche comme outil de géo ingénierie pour lutter contre le réchauffement climatique n’est pas nouvelle. Steven Chu, secrétaire américain à l’Energie et Prix Nobel de Physique, a exprimé son espoir dans ce type d’alternative, via des campagnes de toits blancs à New York ou des routes de couleur pâle.
Un projet de cette envergure est le premier appliqué à l’échelle des glaciers. L’idée a été méprisée par les autorités. Le ministre de l’Environnement Antonio Brack pensant que les 200.000 dollars auraient été mieux utilisés "sur des projets avec un impact supérieur sur le changement climatique".
Les glaciers des Andes tropicales, particulièrement vulnérables au changement climatique, ont perdu entre 30% et 100% de leur surface en 30 ans, selon les scientifiques andins. La Cordillère blanche péruvienne, et ses 30 sommets de plus de 6.000 m, a perdu 27% de sa glace.
La communauté scientifique observe avec scepticisme. "Effectivement, à l’échelle locale, cela doit pouvoir influer, ralentir un peu la fonte, gagner quelques dixièmes de degré, qui sait 1 ou 2 degrés", convient Thomas Condom, glaciologue à l’Institut de Recherche pour le développement de Lima, vigie privilégiée de glaciers tropicaux en rapide recul depuis 30 ans. "Mais l’effet restera forcément local. D’une part parce qu’il est très difficile de faire cela à très grande échelle".
Il est vrai que la température n’est qu’une des variables agissant sur la masse d’un glacier. D’autres entre en jeu comme la quantité de précipitations qui fait qu’un glacier accumulera beaucoup, ou peu de neige.
De son côté, Anthony Leiserowitz, directeur du Yale Project on Climate Change, a mené une étude, sur la perception qu’a le grand public du réchauffement climatique. À la question "Que savez-vous – si vous savez quelque chose – de la géo-ingénierie comme moyen de remédier au changement climatique ?". 74 % des personnes interrogées ont répondu "Rien". Les 26 % qui en avaient entendu parler étaient en réalité très mal informés, plus de la moitié d’entre eux pensant que cela faisait référence à l’énergie géothermique. Seules 3 % des personnes savaient réellement de quoi il s’agissait. Et Leiserowitz de conclure : "Au fond, le grand public ne sait strictement rien là-dessus. Il y a donc à la fois un défi à relever et des occasions à saisir."
Ce n’est pas la première fois que nous parlons de ce concept de manipulation délibérée du climat dans ce blog. L’objectif étant de constituer des solutions contre les effets du réchauffement climatique dû à l’émission de gaz à effet de serre.
Le choix qui est fait dans les Andes du Sud péruvien a pour but de manipuler le climat et il est titanesque. Passer à la chaux, sans composant chimique, à 4.700 mètres d’altitude, une immensité rocheuse. Une bêtise, pour le tout nouveau ministère de l’Environnement péruvien. Pour la Banque mondiale qui finance à hauteur de 200.000 dollars, c’est au moins une idée à explorer. Et il faut dire que l’enjeu est important. Une étude scientifique indique que le Pérou est l’un des 3 pays les plus vulnérables au réchauffement climatique. Et la cordillère des Andes regroupe plus de la moitié des glaciers en zone tropicale du monde qui pourraient disparaitre d’ici 25 ans.
Le principe scientifique est connu, et indiscuté : le blanc réfléchit, au lieu d’absorber, les radiations du soleil. On évite ainsi autour de lui l’échauffement que génèrerait une surface plus brune. Une sorte de neige en trompe-l’œil, ou plutôt de trompe climat. "De fait, cela créée comme un micro climat, et on peut dire que le froid génère alors plus de froid, comme la chaleur génère davantage de chaleur", explique Eduardo Gold, l’inventeur derrière la folle croisade, et président de l’ONG Glaciers du Pérou.
L’idée de la teinture blanche comme outil de géo ingénierie pour lutter contre le réchauffement climatique n’est pas nouvelle. Steven Chu, secrétaire américain à l’Energie et Prix Nobel de Physique, a exprimé son espoir dans ce type d’alternative, via des campagnes de toits blancs à New York ou des routes de couleur pâle.
Un projet de cette envergure est le premier appliqué à l’échelle des glaciers. L’idée a été méprisée par les autorités. Le ministre de l’Environnement Antonio Brack pensant que les 200.000 dollars auraient été mieux utilisés "sur des projets avec un impact supérieur sur le changement climatique".
Les glaciers des Andes tropicales, particulièrement vulnérables au changement climatique, ont perdu entre 30% et 100% de leur surface en 30 ans, selon les scientifiques andins. La Cordillère blanche péruvienne, et ses 30 sommets de plus de 6.000 m, a perdu 27% de sa glace.
La communauté scientifique observe avec scepticisme. "Effectivement, à l’échelle locale, cela doit pouvoir influer, ralentir un peu la fonte, gagner quelques dixièmes de degré, qui sait 1 ou 2 degrés", convient Thomas Condom, glaciologue à l’Institut de Recherche pour le développement de Lima, vigie privilégiée de glaciers tropicaux en rapide recul depuis 30 ans. "Mais l’effet restera forcément local. D’une part parce qu’il est très difficile de faire cela à très grande échelle".
Il est vrai que la température n’est qu’une des variables agissant sur la masse d’un glacier. D’autres entre en jeu comme la quantité de précipitations qui fait qu’un glacier accumulera beaucoup, ou peu de neige.
De son côté, Anthony Leiserowitz, directeur du Yale Project on Climate Change, a mené une étude, sur la perception qu’a le grand public du réchauffement climatique. À la question "Que savez-vous – si vous savez quelque chose – de la géo-ingénierie comme moyen de remédier au changement climatique ?". 74 % des personnes interrogées ont répondu "Rien". Les 26 % qui en avaient entendu parler étaient en réalité très mal informés, plus de la moitié d’entre eux pensant que cela faisait référence à l’énergie géothermique. Seules 3 % des personnes savaient réellement de quoi il s’agissait. Et Leiserowitz de conclure : "Au fond, le grand public ne sait strictement rien là-dessus. Il y a donc à la fois un défi à relever et des occasions à saisir."