La Commission européenne a annoncé lundi 26 juillet l’ouverture de deux enquêtes antitrust contre IBM Corporation. Le géant américain de l’informatique est soupçonné d’abus de position dominante sur le marché des serveurs.
La première enquête fait suite à des plaintes déposées par deux vendeurs de technologie dite d’émulation, l’américain T3 en 2009 et le français Turbo Hercules cette année. Selon Bruxelles, les serveurs centraux fabriqués par IBM ne seraient compatibles qu’avec son propre système d’exploitation. Une pratique qui ne permet pas à ses clients d’utiliser les systèmes de leur choix sur les équipements de leur choix. Selon la Commission européenne, cette situation pénaliserait les fabricants de logiciels travaillant sur des ordinateurs d’autres marques.
Concernant la deuxième enquête, elle a été lancée par la Commission elle-même. Dans un communiqué, l’Union européenne pointe du doigt le "comportement discriminatoire" d’IBM "vis-à-vis de ses concurrents fournissant des services d’entretien des serveurs centraux". "En restreignant ou en retardant l’accès aux pièces de rechange dont il est le seul fournisseur, IBM pourrait évincer ses concurrents du marché ", estime l’UE.
Pour sa défense, IBM juge "sans mérite" les deux enquêtes lancées à son encontre. Dans un communiqué, le géant américain rappelle que " très récemment, les experts de la haute technologie et les concurrents d’IBM avaient déclaré mort le marché des serveurs centraux. C’est ainsi que beaucoup d’entreprises l’abandonnaient ou développaient des alternatives. Et aujourd’hui, le marché des serveurs centraux n’est plus qu’une petite niche dans le paysage hautement concurrentiel des serveurs".