Le décret sur l’immigration du président américain Donald Trump a été bloqué par deux juges. Le locataire de la Maison-Blanche dénonce "un abus de pouvoir sans précédent".
Le décret sur l’immigration du président américain Donald Trump a déjà été remanié deux fois. Jeudi 16 février, deux juges ont mis un coup d’arrêt au texte qu’ils accusent de défavoriser une religion, en l’occurrence l’islam. Mais selon les observateurs, le locataire de la Maison-Blanche ne peut en vouloir qu’à lui-même. Explications.
Donald Trump et son porte-parole Sean Spicer s’évertuent depuis de longues semaines à faire croire que le décret incriminé ne consiste pas à un bannissement des musulmans du territoire des Etats-Unis. Mais les deux juges ne sont pas de cet avis. En effet, ils expliquent qu’un observateur objectif se doit de "conclure que ce décret a été émis dans l’objectif de défavoriser une religion déterminée", ce qui est contraire à la Constitution des Etats-Unis.
Par ailleurs, le décret en question comporte des preuves "significatives et irréfutables" d’une haine contre une religion, selon toujours les juges. Il s’agit de la concrétisation d’une volonté d’interdire l’entrée aux Etats-Unis aux musulmans. Ce dernier point serait envisagé depuis longtemps par Donald Trump, selon toujours les juges.
Force est de constater que si le décret avait été directement émis dans sa seconde version, qui ne cible pas les ressortissants étranges titulaires d’un visa ou d’une carte de séjour, et par un autre président que Donald Trump, les choses ne seraient pas aussi compliquées. Le locataire de la Maison-Blanche dispose en effet de très larges pouvoirs en matière d’immigration.
Mais la justice ne peut pas faire fi du contexte, d’après les deux juges qui ont bloqué le décret sur l’immigration de Donald Trump. Les magistrats ont rappelé plusieurs déclarations de ce dernier : au mois de décembre 2015, le candidat républicain avait appelé à l’arrêt total de l’entrée des musulmans aux Etats-Unis. Trois mois après, il avait déclaré : "Je crois que l’islam nous hait". Et au mois de janvier de cette année,son ancien conseiller Rudy Giuliani expliquait : "Quand il l’a annoncé, il a parlé de ’’Muslim Ban’’. Il m’a dit : ’’Trouve-moi une façon de faire ça légalement".
Donald Trump a annoncé son intention de faire appel à la décision de deux juges, dénonçant "un abus de pouvoir sans précédent". C’est la Cour suprême qui aura le dernier mot. Aux Etats-Unis, les médias sont toujours à l’affût de la moindre évolution sur cette affaire.
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