Le chef de l’État François Hollande a affirmé mardi qu’il ne "cultiverait pas l’illusion" d’un accord sur le Transatlantic free trade agreement (TAFTA) avant la fin du mandat du président américain Barack Obama, alors que la Commission européenne assurait être prête à boucler l’accord avant la fin de l’année.
Après des mois de tergiversations, la France a décidé d’en finir avec les négociations concernant le traité de libre-échange transatlantique ou Transatlantic free trade agreement (TAFTA). Le traité est censé donner un coup de fouet aux échanges commerciaux entre les Etats-Unis et l’Union européenne, rappelle Le Monde. Mais la France ne le voit pas sous cet angle. "A la fin du mois de septembre, lorsque les ministres du Commerce extérieur se réuniront à Bratislava pour avoir un échange sur ce sujet comme sur d’autres, je demanderai, au nom de la France, l’arrêt des négociations sur le TAFTA", a annoncé Matthias Fekl, le secrétaire d’État au Commerce extérieur sur RMC.
Selon Paris, les négociations sur le TAFTA menées par la Commission européenne au nom des 28 États membres de l’Union, souffrent d’un trop grand déséquilibre au profit de Washington. "Les Américains ne donnent rien, ou alors des miettes, ce n’est pas comme ça qu’entre alliés on doit négocier", a précisé Matthias Fekl, ajoutant que "les relations ne sont pas à la hauteur entre l’Europe et les Etats-Unis". Les négociations se sont enlisées autour de ce point.
Les Européens réclament, entre autres, un meilleur accès aux marchés publics américains, protégés par différents dispositifs législatifs, comme le Small business act, qui réserve certaines commandes publiques aux PME locales. De leur côté, les Américains lorgnent les marchés agricoles européens, que Bruxelles refuse de fragiliser en les ouvrant davantage à la concurrence. Les positions sur le TAFTA sont donc très éloignées les unes des autres.
Fervent partisan du TAFTA en 2014, le président français François Hollande s’y est radicalement opposé deux ans plus tard. Après le 13e round des négociations sur l’accord, le président de la République a finalement déclaré que la France disait "non" au traité au stade actuel. De son côté, la chancelière allemande Angela Merkel a toujours apporté son soutien aux discussions, malgré une opposition de plus en plus virulente de l’opinion publique sur ce sujet dans son pays.
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