San Francisco est en train de démontrer que la lutte contre le gaspillage et les émissions de CO2 est aussi possible que rentable. La ville est en passe de recycler 100% de ses déchets.
San Francisco, l’une des principales villes des Etats-Unis, a réussi à transformer une contrainte en réussite économique et en aventure citoyenne, observe L’Express. La quasi-totalité de ses déchets est recyclée. Deux cent camions à poubelles chargent et déchargent les ordures toutes les nuits, à un rythme de deux passages par minutes.
La bienséance écologique peut être critiquée, mais une visite en début de journée au Pier 96, un hangar maritime de plus de 20 000 mètres carrés, ne peut qu’éveiller la conscience. Robert Reed, directeur de la communication de Recology, la coopérative chargée de la collecte des ordures de la ville, explique : "Vous voyez cette montagne d’emballages, Elle représente deux jours d’emplettes en ligne des San-Franciscains".
Les cannettes de bière et les bouteilles de soda trahissent aussi l’ampleur du challenge que San Francisco a choisi de relever. Cette ville de 850 000 habitants s’est fixée comme objectif de recycler entièrement toutes ses ordures à l’horizon 2020. Actuellement, la ville pionnière des causes écologiques retraite déjà 80% du contenu de ses poubelles.
Il s’agit d’un record absolu, mais son ambition du "zero waste" (zéro déchet) fait face chaque matin à plus d’un millier de tonnes de déchets. La réussite de San Francisco rendrait crédible, non seulement pour les Etats-Unis mais aussi aux yeux du monde, l’espoir d’un recyclage total de nos déchets. C’est la solution vers une réduction sensible des émissions de gaz à effet de serre.
Au Pier 96, tout ce qui est organique a déjà été embarqué dans les rues par camions entiers aux heures très tôt le matin, puis déversé près de Vacaville, à 40 kilomètres au nord de San Francisco, afin de produire 650 tonnes d’un riche compost, vendu aux fermes de la région. Le solide restant, ce qui est réutilisable, est trié.