La mort d’une jeune femme noire dans une prison du Texas, trois jours après son arrestation muscée par la police, suscite une polémique qui risque d’attiser de plus belle les tensions raciales déjà exacerbées aux Etats-Unis.
Une semaine après la mort de Sandra Bland dans une cellule de la prison du Texas, la polémique enfle de plus belle sur les circonstances de son décès. Déclarée par la police comme un suicide, la mort de cette jeune femme afro-américaine est apparentée par ses proches et par la communauté noire à un acte de racisme. Elle risque d’aggraver le contexte de tensions raciales qui règnent déjà aux Etats-Unis.
Sandra Bland a été retrouvée morte, étouffée dans sa cellule le 13 juillet dernier, trois jours après son arrestation musclée pour infraction au code de la route et "agression sur fonctionnaire". Ce jour là, elle allait se rendre à l’université de Houston pour sa première prise d’une nouvelle fonction. Filmée par un vidéaste amateur, son arrestation a déjà suscité de nombreux commentaires, mais l’autorité policière l’a justifiée malgré tout.
Suite à sa mort suspecte en prison, les proches de la jeune femme afro-américaine, ses amis et les militants anti-racistes réclament à ce qu’une investigation soit faite sur les circonstances de la mort de Sandra Bland. Ils demandent également un examen indépendant du corps. L’hypothèse d’un suicide ne leur semble pas tenir la route. "Nous n’acceptons pas la thèse du suicide. Sandra Bland venait de démager de Chicago à Houston pour commencer un nouveau travail. On ne fait pas toute cette route pour se tuer ensuite", lance le révérend David Madison de Houston.
En dépit de la conclusion de la police qui confirme par vidéo que la victime s’était suicidée, et face au sous-entendu de ses proches sur une éventuelle meurtre, le procureur du district, Elton Mathis, a déclaré ce mardi 21 juillet qu’il est encore "trop tôt pour déterminer s’il s’agissait d’un suicide ou d’un meurtre", avant de poursuivre que "Cette enquête est traitée comme une enquête pour meurtre". Ainsi, l’affaire devrait être portée devant un grand jury dans un mois.