Après que Washington ait accusé la Corée du Nord d’être responsable de l’attaque contre Sony, Pyongyang dément mais ne compte pas fléchir.
Le ton continue de monter entre les Etats-Unis et la Corée du Nord, rapporte Metronews. Un porte-parole de la Maison blanche a réaffirmé que les Etats-Unis étaient sûrs que la Corée du Nord était bel et bien derrière le piratage dont a été victime Sony Pictures. Accusée par les autorités américaines d’être à l’origine du vol de données ayant visé le studio hollywoodien, la Corée du Nord a dénoncé samedi matin une calomnie et exigé une enquête conjointe avec Washington.
"Sans aller jusqu’à recourir à la torture comme l’a fait la CIA américaine, nous avons les moyens de prouver que nous n’avons rien à voir avec cet incident", assure Pyongyang. En cas de refus, les États-Unis s’exposent à de "graves conséquences" prévient le ministère nord-coréen des Affaires étrangères. "Pas d’attentats terroristes contre des spectateurs innocents dans des cinémas", précise la Corée du Nord, "mais des attaques frontales contre ceux qui se livrent à des activités hostiles".
La Commission nationale de défense nord-coréenne (NDC), citée par l’agence de presse officielle du pays, a déclaré que l’armée et le peuple de Corée du Nord étaient "tout à fait prêts à une confrontation avec les Etats-Unis, dans tous les espaces de conflit, y compris dans les espaces de cyberguerre afin de faire exploser ces citadelles".
De son côté, un porte-parole a répondu "la Corée du Nord a l’habitude de nier ses responsabilités". "S’ils veulent nous aider, ils n’ont qu’à admettre qu’ils sont coupables", a-t-il ajouté. Le président américain Barack Obama avait promis vendredi que les Etats-Unis "répondraient" à la Corée du Nord : "Nous répondrons à un moment, à un endroit et d’une manière que nous choisirons". Dimanche, dans une interview à la télévision CNN, le président américain Barack Obama avait dit étudier la possibilité de remettre la Corée du Nord sur la liste des Etats soutenant le terrorisme, liste dont elle avait été retirée en 2008.
La Corée du Nord qui a par le passé déjà proféré des menaces à l’encontre des Etats-Unis, a accusé le gouvernement Obama d’être "profondément impliqué" dans la réalisation du film "L’interview qui tue !", comédie parodique sur un complot fictif de la CIA pour tuer le leader nord-coréen Kim Jong-Un. Dans la foulée, le studio a annulé mercredi la sortie prévue pour Noël du film. Barack Obama a critiqué cette décision : "Nous ne pouvons pas avoir une société dans laquelle un dictateur quelque part peut commencer à imposer une censure ici aux Etats-Unis", a-t-il estimé.
A noter que ce jour , la Corée du Nord devrait être mise en accusation par les Occidentaux au Conseil de sécurité des Nations unies, lors de la toute première réunion consacrée aux violations des droits de l’Homme dans ce pays. Il avait été sanctionné jusqu’à présent pour ses essais balistiques nucléaires, mais un rapport publié en février a révélé des faits de travail forcé, de viol et d’éxécutions sommaires. L’Assemblée générale a décidé de demander au Conseil de saisir la Cour pénale internationale, compétente pour juger les crimes contre l’humanité.