La tension règne toujours au Mexique. Une manifestation de plusieurs centaines d’étudiants a eu lieu mercredi devant le parquet général de Mexico.
Le calme n’est pas encore revenu au Mexique depuis la disparition des 43 étudiants le 26 septembre dernier. Des centaines d’étudiants ont de nouveau tenu une manifestation mercredi devant le parquet général de Mexico. "Combien d’autres familles doivent vivre cette douleur ? Jusqu’à ce que la société se rebelle, comme nous le faisons à présent", a martelé Maria Herrera, étudiante et membre de l’organisation Mouvement pour la paix sur les propos du Parisien. L’on a constaté que le parquet, situé sur le Paseo de la Reforma, avenue principale de la capitale mexicaine, a toujours fermé ses portes et aucun policier n’avait assuré sa garde. Pour marquer leur colère et leur peine, les manifestants ont rempli la façade de graffitis et le mur était tapissé de photographies des étudiants disparus dans l’Etat de Guerrero, dans le sud du pays.
La manifestation a pris de l’ampleur quand un groupe d’individus masqués se sont joints aux étudiants et ont brisé les vitres avec des pierres. L’édifice où se trouvait le procureur général, Jesus Murillo Karam a été incendié, sans provoquer de lourdes conséquences. Les manifestants, en particulier des étudiants de l’Université nationale autonome du Mexique (UNAM) et de l’Institut national polytechnique, réclament qu’ont leur donne plus d’informations sur le sort des élèves-enseignants disparus dans la nuit du 26 septembre dans la ville d’Iguala.
Avec l’annonce mercredi que les 28 cadavres trouvés dans des fosses n’étaient pas ceux des étudiants disparus, de nouveaux questionnements surgissent dans le pays. "Qui sont ces morts ? Combien de personnes ont été tuées à Iguala ? Où sont les 43 jeunes dont on est sans nouvelle depuis 19 jours ?" Telles sont les questions qui reviennent souvent actuellement.
S’étant engagé à éclairer cette affaire sans précédent au Mexique, le gouvernement du président Enrique Pena Nieto reçoit une pression croissante, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Les autorités judicaires estiment toujours que les jeunes disparus ont été victimes d’un enlèvement. "L’enlèvement est possible mais, plus le temps passe, plus l’espoir de les retrouver vivants diminue", a précisé Javier Oliva, expert en sécurité de l’Université nationale autonome du Mexique sur nos mêmes sources.
De leur côté, les familles des disparus sont un peu soulagées à l’idée de savoir qu’aucun des 28 cadavres n’étaient celui de leurs proches. Elles se basent toujours sur la thèse que les 43 jeunes sont encore en vie et entre les mains des policiers d’Iguala en cavale. Javier Oliva a toutefois mentionné qu’il était très difficile "de détenir 43 personnes de manière complètement secrète à 100%, sans être vu". D’autant plus que le gouvernement a engagé un imposant dispositif de recherches. En effet, plus de 1 000 membres des forces de sécurité fédérales ont ratissé la région.